La Discothèque Idéale
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PARTIR / 01-09-2000

 
 C'est déjà la rentrée et c'est, pour l'homme, temps de partir. À l'heure où ses congères reviennent en ville, l'homme, lui, préfère partir et fuir la rentrée et les problèmes qui l'accompagnent. Dans son rétroviseur, l'homme les aperçoit qui arrivent, il les connaît bien. L'homme met son clignotant et déboîte. Bientôt, il verra la mer.

Mais, tout en appuyant sur l'accélérateur, l'homme aura une pensée pour ses semblables qui, eux, remettent le "pied à l'étrier".

Est ce que ce mois de Septembre ressemblera à ses illustres précédents ? Pour les pères, les mères et les enfants, il sera question de cartable et de fournitures. C'est aussi temps des bonnes résolutions et des grèves revendicatrices. Et l'automne qui déjà pointe son nez. On n'aura pas eut d'été sera sûrement une des phrases les plus prononcées sur les zincs des cafés. Voici venir les mois qui sonnent en "embre" et tout ça résonne déjà comme en décembre.

Et bien sûr, les grandes questions.

Les vraies, les profondes, les seules questions de la rentrée :

Quel est le film de la rentrée ? Quel est l'endroit de la rentrée ? Quelle est la couleur de la rentrée ? Que doit-on penser de l'exposition "Voilà" du Musée d'Art Moderne ? Doit-on en penser quelque chose d'ailleurs ? De l'art ou du cochon ? Et puis ce jeune publicitaire, vous avez lu "99fr."? Alors ? Prix interallié ? Courage ou précieuses ridicules ?

Suffit-il de cracher dans la soupe après en avoir pris et repris pour devenir Céline ou Buckowsky ? Peut-on citer Goebbels et dire de lui que c'était un publicitaire de génie? C'est comme ça que l'on se retrouve à aimer beaucoup ce que Hitler faisait en penture.

La provocation est toujours plus facile et l'art est, lui, toujours plus difficile. Peut-on comparer une réunion commerciale où l'on parle d'un yaourt aux accords de Munich ? On peut, la preuve.

Le pauvre écrivain aimerait expier ses fautes sur le bûcher sur lequel il s'est lui-même attaché et que personne ne veut allumer. Vanités des vanités, tout n'est que vanités. Quand le vide se dispute au néant, le bruit n'est jamais loin du silence.

Et puis les feuilles tomberont et les enfants feront leurs listes pour décembre. Le père noël sera à nouveaux de garde. Et l'homme, tout engourdi, aura, à nouveau, bien du mal à se lever le matin.

Ps)

En 1974, René-Victor Pilhes écrivait "L'imprécateur". Même sujet que "99 fr." mais sûrement plus d'actualité à l'époque.

Il y a déjà quelques mois, Denis Robert a écrit "Révolte.com", une bonne raison de l'acheter avec les 99 francs que vous économiserez en évitant d'acheter le livre de Frédéric Beigbeider.

 

 

 

 

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