La totale

Dans notre douce France, il fut un temps où l'on avait selon l'expression publicitaire consacrée "pas de pétrole mais des idées..."

Hélas, les années ont passé et quelques barils de brut plus tard, on se retrouve d'un seul coup en l'an 2000. Et l'homme de constater sur les plages que de toutes évidences, on avait à nouveau du pétrole...

A tel point que l'on ne semble plus savoir qu'en faire, qu'on va même jusqu'à s'en barbouiller les océans et les plages, preuve s'il en faut que lorsque l'on a du pétrole, on en vient à manquer d'idées, surtout de bonnes.

Mais revenons à nos moutons, la mer est, elle, noire de honte. Et les golfes ne sont plus, n'en déplaise à M. Trenet, très clairs.

Bilan ? La totale...Total fina pour être précis : des dizaines et des dizaines de km de cotes bien goudronnées, des centaines de milliers d'oiseaux trépassés et le pire sûrement à venir. Il en reste des litres et des litres au fond, bien au fond, dont nous aurons sûrement des nouvelles très bientôt...

Thierry Desmaret ne s'en soucie guère, et les marées, noires, n'ont plus d'espoir. Ici et là, des appels de boycott émergent de l'océan d'indifférence et de silence pour rappeler à l'Homme que les marques pourraient elles aussi avoir des consciences. Que celles-ci pourraient si on le voulait assez fort devenir responsables et que Total est une addition un peu élevée pour que l'on reste les bras croisés, les yeux au loin, les pieds dans le goudron sans rien faire...

L'Homme se rappelle la publicité de cette marque d'essence qui lui promettait qu'il ne viendrait plus chez elle par hasard et se dit que le hasard n'a rien à voir dans cette catastrophe et que Total va devoir faire le bilan avant que l'homme le fasse pour elle.