La Discothèque Idéale
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Tissus / 09-05-2000

 
 L'étoffe des bureaux, celle qui a tissé Wall Street, tous les avocats et les hommes d'affaires est en train de changer.

Wall Street, où il n'y a encore que cinq ans il était impensable d'être habillé autrement qu'en costume cravate ou tailleurs, est en train de vivre une mutation étonnante. C'est par le "Casual Friday" initié par les DGRH des grandes entreprises (le vendredi sans cravate) que le loup est entré dans la bergerie. La Sillicon Valley et ses jeunes entrepreneurs, qui n'ont jamais connu que les jeans et les baskets, ont fini d'achever la cravate. Les Dot Com, toutes prêtes à débaucher à pont d'or les étoiles montantes de la vieille économie, ont obligé Wall street à l'ultime concession :

"Le casual every day".

La banque d'affaire Morgan, dont le fondateur JP Morgan ne quittait même pas sa cravate sur son yacht, a accepté la tenue décontractée toute l'année. A sa suite, Goldman Sachs, Morgan Stanley, la Chase Manhattan, tous se sont engouffrés dans la brèche. Une œuvre de bienfaisance récupère même les costumes, désormais inutile, pour les chômeurs et leurs entretiens d'embauches. Gap lorgne sur Wall Street, Ralph Lauren et Crew envoient des experts expliquer la décontraction bon genre dans des séminaires à des anciens cravatés.

Catastrophe textile sans précédent, les ventes de cravate ont chuté de 25 %.

Ironie du sort, si l'on se rappelle que le costume apparu au 18éme siècle comme étant le sportswear de l'époque. La tenue de ville était alors le frac et la redingote. Le complet trois pièces perdit alors son gilet pour donner le costume réservé alors à la campagne.

Chez Morgan Stanley, le "casual wear" a entraîné son lot d'angoisse matinale désormais baptisé DDSS (dress down stress syndrom) et un grand cabinet d'avocat a organisé une conférence sur le sujet pour ses 350 salariés.

L'homme sourit et se dit que lorsque l'habit fait à ce point le moine, il y a de quoi se méfier des religions. Quoi qu'il en soit, la cravate, elle, ne fera plus l'homme d'affaires.

 

 

 

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