La Discothèque Idéale
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Ecce Homo Registered

 
 

Au PTO, (office américain des dépôts de brevets), tout est brevetable. Le téléphone sonne, c'est une demande de brevets pour un perroquet transgénique, la jeune femme reste imperturbable.

Depuis 1992, 10 000 demandes de brevets pour innovations biotechnologiques ont été déposées, ce chiffre a augmenté de 30 % pour la seule année 1999. Et ce n'est, dit-on au PTO, qu'un début.

En fait, tout remonte à l'affaire Chakbabarty. En 1980, Amando Chakbabarty, employé de la General Electric, élabore un micro-organisme génétiquement modifié qui absorbe le pétrole des marées noires.

Conflit avec General Electric sur la propriété de cet organisme, procès et verdict : C'est une invention qui appartient bien à l'employé, donc brevet.

20 ans plus tard, la situation est devenue plus inquiétante. Le gène de l'obésité appartient à Millenium pharmaticals et le gène de la maladie de Parkinkson à Uman Genome science.

Genetech, société spécialisée dans les brevets de biotechnologie est passée de 1,9 milliards de $ à 16 milliards en moins de six mois.

Graig Venter, un chercheur américain, vient de lancer un défi: Il sera le premier à déchiffrer l'intégralité du génome humain. Et à le déposer.

L'homme fronce les sourcils et il n'a pas tort.

Parce que l'intégralité du génome humain, ne vous en déplaise, c'est lui. Enfin lui, moi et vous. Nous tous, quoi. Et que tout cela devienne propriété privée gêne, c'est le cas de le dire, beaucoup.

La société de Graig Venter, Calera génomes, est en passe d'acquérir le monopole des informations sur l'origine des êtres humains et a déposé, pour le seul mois de novembre, 6500 demandes de brevets.

Alzheimer, Parkinkson, le cancer du sein, la cécité, l'asthme, l'hypertension, l'épilepsie, l'obésité et les hormones de croissances, tout est déposé et ce n'est pas fini.

Les gènes se déposent un à un...L'homme secoue la tête et se met à siffloter un air dont les paroles lui reviennent en mémoire : "Rien n'est à toi, tu ne vaux pas un seul centime, tout appartient à la société anonyme".

Ah... Monsieur Claude Moine...

 

 

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