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NOBEL / 12-11-2000

 
 Décernés depuis une douzaine d'années par l'association humoristico-scientifique de "l'improbable recherche", les IG-Nobels, (prononcez "aie-ji-noble" soit "ignoble" en Américain), couronnent des recherches bizarres, insolites ou absurdes " qui ne devraient surtout pas être reconduites".

Ainsi, pendant 7 ans, l'équipe de Willibrod Schultz (hôpital universitaire aux Pays-Bas) a observé sur écran des couples qui faisaient l'amour dans un scanner à résonance magnétique nucléaire. L'équipe n'a pas pu en observer beaucoup, tant il est difficile de trouver des couples à la fois volontaires, pubères et assez minces pour se glisser ensemble dans un cylindre de 50 centimètres de diamètres. En sept années, ils durent se contenter de huit expériences. En voici les principales conclusions : "il n'y a pas de point G", "durant l'acte, la partie antérieure du vagin s'allonge tandis que l'utérus remonte légèrement" , "le pénis se courbe en forme de boomerang".

L'homme sourit et se dit que voilà encore une énigme qui disparaît avec la science. Adieu le fameux point G qui occupait si bien les conversations, les esprits et certaines soirées au coin du feu. Tant pis!

Consécration suprême, le docteur Schultz s'est donc vu attribuer le prix Ig-Nobel de médecine au célèbre MIT (Massachusetts Institute of Technologies de Boston) devant un parterre de 1200 scientifiques, dont au moins cinq prix Nobel véritables. Ceci après que ses travaux eurent été publiés dans le très célèbre "British Medical Journal" qui ne prête pas beaucoup à rire.

Dans le passé, le IG-palmarés avait déjà récompensé l'obstination du Français Jacques Benveniste à défendre sa théorie sur la "mémoire de l'eau", une équipe japonaise avait ,elle, été honoré pour son "élucidation complète des composés chimiques responsable de la mauvaise odeurs des pieds". Le Ig-Nobel de littérature avait, lui, été octroyé au British Standard Institution pour sa notice officielle de six pages sur la meilleure façon de préparer le thé.

Pour cette année 2000, L'IG-Nobel de chimie revient à une équipe italienne qui a démontré que la passion amoureuse est assimilable à une maladie mentale.

Ainsi, ce que l'homme savait déjà intuitivement depuis des années vient d'être scientifiquement démontré.

Les cerveaux des amoureux se caractérisent par un taux anormalement bas de sérotonine, neurotransmetteur qui fait également défaut aux personnes atteintes d'un troubles compulsif sévère. Le fait de "vanter sans arrêt la beauté et les mérites d'une personne aimée" est aussi pathologique que la manie de se laver les mains cinquante fois par jour ou de remonter chez soi plusieurs fois de suite vérifier que l'on a bien fermé le gaz.

C'est le Ig-Nobel de psychologie qui, cette année, ouvre le plus de perspectives à l'homme qui, du même coup, comprend mieux sa vie professionnelle. Ce dernier a en effet été décerné à l'américain David Dinnuing. Celui ci fait paraître dans le "Journal of Personnality and social Psychology", une étude tendant à montrer que "les personnes incompétentes ne savent pas qu'elles le sont, et persistent malgré leurs échecs répétés, à s'estimer infaillibles".

C'est donc ça se dit l'homme en se frappant le front.

En physique, André Geim et Michael Berry ont réussi à maintenir de toutes petites grenouilles vivantes en état de lévitation prolongée à l'intérieur d'un électro-aimant supraconducteur, ce qui donne un long et savant article dont le titre peut laisser songeur "Of flying frogs and levitrons".

L'Ig-Nobel de la paix va, lui, tout droit à la British Royal Navy qui pour faire des économies ne tire plus de vrais coups de canons lors de ses exercices et demande simplement à ses équipages de crier "boum" à chaque tir simulé.

Enfin, LIG-Nobel de santé revient à trois chercheurs de Glasgow pour une étude sur le mauvais état des toilettes municipales de leur ville. Ainsi, il arrive trop souvent que les siéges s'effondrent sous les fesses de l'utilisateur. Plus grave sont les blessures spécifiques occasionnées par les tessons de faïence. Une étude précise de ces blessures "inédites" à été publié dans le "Scottish Medical Journal". Mais c'est la conclusion de l'article qui reste la plus surprenante : il en ressort surtout que l'on devrait réparer d'urgence les toilettes. CQFD.

Songeur, l'homme aura une pensée pour tous ces chercheurs et scientifiques qui, la tête en l'air, les yeux dans les étoiles, nous font rire ou rêver avec toutes ces découvertes et études . C'est quand même bien mieux que de fabriquer des missiles-sols air ou autres engins de mauvais augures. L'homme, repensant particulièrement au Ig-Nobel de chimie assimilant la passion amoureuse à une maladie mentale, se dit en souriant qu'il retomberait bien malade cet hiver. Une maladie mentale bien sympathique, une bonne raison de se lever le matin.

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