La Discothèque Idéale
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BONNE NOUVELLE / 10-11-2001

 
 Les nouvelles étant ce qu'elles sont, il est bien difficile à l'homme de trouver, semaine après semaine, une bonne raison de se lever le matin. Ce n'est pas pour se faire plaindre mais l'homme soulignera que, ces derniers temps, les bonnes nouvelles et ceux qui les colportent sont aussi nombreux que l'étaient les doigts de la main gauche de Django Reinhardt. Mais faisant fi des modes et des tendances, l'homme aura aujourd'hui le plaisir de vous apprendre une bonne nouvelle.

Aucune des lectrices et aucun des lecteurs de cette chronique n'est sans savoir que l'on vit chaque jour sur Terre avec une épée de Damoclès sur la tête, que le risque qu'une grosse météorite, comète ou astéroïde percute la Terre est réel. Ce risque, est-il nécessaire de le rappeler, est en fonction de la taille dudit objet :

Pour un diamètre de 10 cm à 10 m, la fréquence d'impact est de 200 météorites par an. Je rassure les plus inquiets, elles brûlent généralement dans l'atmosphère.

Pour un diamètre de 30 mètres, la fréquence passe à une fois par siècle. C'est, par exemple, l'explosion de la Toungouska en sibérien 1908 dont la puissance estimée est de 600 fois celle de la bombe de Hiroshima. Résultat un cratère de 1,2 kilomètres de diamètre.

Pour un diamètre de 10 km, la fréquence est de une fois tous les 100 millions d'années, c'est une des explications avancées pour la disparition des dinosaures et des micro-organismes marins il y a 65 millions d'années : incendies et tremblements de terre, la matière condensée en un immense nuage de cendres, pluies acides et variations climatiques majeures pendant des siècles.

Le risque de voir le ciel nous tomber sur la tête était jusqu'alors évalué en nombre d'impact à deux millions par nos amis scientifiques.

Or, une équipe de l'université américaine de Princeton vient dernièrement dans la revue Astonomical Journal de ramener ce risque à 700.000 soit trois fois moins. Ce qui, vous en conviendrez, n'est pas la même chose.

Extrapolons un peu : M. Durand apprend ainsi par son médecin, un beau matin, qu'il n'est pas atteint d'un cancer en phase terminale mais d'une grippe.

-"Et la chimiothérapie alors ?"

-"Ben, c'est fait. De toutes façons, vous n'alliez pas rester avec des cheveux aussi long n'est pas ?"

Mais trêve d'humour même noir. Le risque de collision entre la terre et un objet interplanétaire d'un kilomètre ou plus vient donc d'être divisé par trois.

L'homme souffle et se dit, comme les gens qui veulent emprunter de l'argent dans les écrans de publicité, que :

" Pour une bonne nouvelle, c'est une bonne nouvelle".

Ainsi, l'homme se lèvera plus gai et plus serein, riant désormais sous cape de la peur ancestrale de ses ancêtres les Gaulois, en se disant que ce n'est pas demain la veille qu'il nous tombera sur la tête.

Et ça, si ce n'est pas une bonne raison de lever le matin, l'homme ne sait pas ce que c'est.

 

 

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