La Discothèque Idéale | ||
Jamais trop tard | ||
L'homme, qui, n'en déplaise à ce bon Brassens, n'est pas toujours un anti-clérical notoire, porte ces jours-ci un regard méfiant vers les soutanes. De procès en procès, de pédophilie en erreur mortelle d'encadrements, de prise de positions plus que douteuse en manifestations déplacées, l'Eglise ne brille pas toujours par sa pertinence. En ce début d'année 2000, il faut rendre à l'Eglise ce qui est à l'Eglise. Ce dimanche 12 Mars en la basilique Saint Pierre de Rome, Jean Paul II a célébré une liturgie sans précédente pour le repentir des fautes de l'Eglise. Inquisitions, croisades, conversions forcées, excommunications, pogroms et bûchers dressés contre les juifs, les hérétiques et les Protestants. Tous les fantômes de 2000 ans de Christianisme ont défilé durant cette liturgie, tous plus sombres les uns que les autres. Jean Paul II, contre l'avis de tous ses conseillers, a tenu personnellement à faire cette liturgie de pénitence et a demandé le pardon de Dieu. "Jamais plus", prononcé six fois, a résonné comme une exhortation et l'Eglise, pour la première fois de son histoire, s'est regardée en face et a demandé pardon aux hommes, à l'Homme et à Dieu. L'homme, chrétien ou non, ne jugera pas mais ne pourra que reconnaître que, quel que soit le temps qu'il lui a fallu pour le faire, l'Eglise vient de faire son Mea Culpa. Un Mea Culpa dont l'Eglise ne sort pas abaissée, comme le disent les plus conservateurs, mais relevée et grandie. Car, il en faut du courage pour se regarder en face. L'homme le sait bien, lui qui, humblement, le fait chaque matin dans son miroir. |
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