BILLY BLACK-BASS /
07-01-2000
Signe particulier : devient rapidement insupportable.
Big mouth Billy black-bass chante et se trémousse dés qu'un doigt bien intentionné presse le bouton rouge situé sur son faux socle en bois ou dès que le détecteur de mouvements se met en marche.
Sur des extraits de "Don't worry, be happy" de Bobby Mc Ferrin ou du plus légitime "Take me to the river" d'Al Green, Billy se dandine, remue la queue et chante en parfaite synchronisation pendant que la tête effectue un mouvement à 90°.
D'abord destiné à une cible de pécheurs, Billy est devenue cette année un véritable hit, le cadeau empoisonné à offrir avec le même plaisir pervers que celui qui offre une batterie à un enfant de 4 ans. Bilan: 1 million d'exemplaires vendus, 300 000 en France + 100 000 contrefaçons, même Bill Clinton en a un offert un à Al gore.
C'est des États unis que nous viennent les plus belles anecdotes. Billy aurait fait des siennes avec les nerfs de certains américains allant même jusqu'à provoquer le rejet le plus total. Mais Billy est résistant : éjecté du deuxième étage, son microprocesseur s'est déréglé: impossible d'interrompre le champ et les convulsions. D'autres ont tenté d'en venir à bout à l'aide de leur voiture, l'animal ne s'est tu qu'après deux passages sous les roues du véhicule rapporte le Wall Street Journal.
Soho et "Le catalogue de l'Homme Moderne" ont fait 10 % de leur chiffre d'affaires avec Billy et espèrent que cela n'est pas terminé.
À venir, la vache folle affectée d'un fort strabisme et qui est prise de convulsion quand on lui touche la patte. Très prisée mais déjà beaucoup plus luxueuse, la cheminée magique, pourvue d'un capteur de mouvement, dont "les bûches deviennent une bouche pour faire entendre deux mélodies traditionnelles tandis que les flammes en forme de nez s'allument et que les yeux clignent de malice."
Cela peut être très beau se dit l'homme en fermant les yeux et en priant pour qu'un de ses amis ne soit pas si cruel.
Alexis Lahellec, créateur des magasins Why, n'y va pas, lui, avec le dos de la métaphore et de l'explication psychanalytique :
"Ces objets ne sont pas de simples gadgets. Ils ont une sorte d'utilité sociale permettant aux gens de se comporter comme des gamins. Les progrès du plastique, hier cassant mais aujourd'hui mou et offrant un toucher très agréable, facilitent cette tendance à la régression".
Fermez les guillemets. C'est donc ça se dit l'homme en se frappant le front. Jamais en reste après les pécheurs, les chasseurs vont être à la fête en 2001, on annonce le canard chanteur et plus tard, la tête de cerf empaillée musicale.
Que de joie et de rire en perspectives pense l'homme consterné des premières nouvelles de cette année qui commence fort.
Décidément, l'homme est un drôle d'animal.
Et pas un de ces génies n'a pensé à faire une réplique du porte-avion "Charles De Gaulle" qui jouerait la musique du Titanic et qui perdrait une hélice avec le pont de décollage qui s'allonge ? Quel manque d'imagination et d'à propos se dit l'homme qui retourne se coucher pour mieux se lever le matin !
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