Tant va à la chasse...

Depuis que l'on a appris que l'homme est un loup pour l'homme, plus rien ne nous étonne. Il n'empêche. Jamais de mémoire d'homme n'a t'on tant fait cas avec tant d'ambages des chasseurs. C'est l'ouverture de la chasse aux chasseurs et chacun de fêter leurs viriles et champêtres valeurs.

Qui n'entend pas dans nos campagnes mugir ces féroces soldats est vraiment dur de la feuille à élection.

À quoi rime cet engouement soudain pour les porteurs de botte de caoutchouc et de fusil à chevrotines ?

Les mauvaises langues seront toujours là pour dire que 7 ou 9% , cela fait toujours réfléchir. Car, quand le chasseur ne chasse pas, il vote. Souvent, hélas, de la main droite (de la main gauche il tient le fusil).

Un chasseur est rarement gaucher, cela porte malheur.

Que dire de l'homme dans tout ça ? L'homme reste sceptique.

On lui apprend que le chasseur est le défenseur de la nature alors qu'il était persuadé qu'il en était le pilleur. Rien ne vaut un fusil pour bien défendre sa cause diront les armuriers. L'ambiguïté du chasseur étant qu'il tue ce qu'il défend : la nature.

Décidément, le chasseur est une drôle de bête. De temps en temps, faute de gibier sans doute, ils se tirent dessus les uns les autres et cela remet dans la tête des lapins les compteurs à zéro.

Pendant ce temps, l'homme part en vacances, le poète chasse le papillon mais avec les yeux, les célibataires, les jeunes filles et le petit enfant les beaux coquillages. Tous les hommes sont des chasseurs qui s'ignorent.