La Discothèque Idéale
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20 octobre 2001 / 20-10-2001

 
 Quelquefois, face aux vicissitudes de l'actualité, l'homme ne sait que dire, ni quoi penser. Alors il se tait. Cela change de ceux qui n'en savent pas d'avantages mais qui en parlent.

"Les choses contre lesquelles on ne peut rien, faisons en sorte qu'elles ne puissent rien contre nous".

Voilà qui est fort bien dit et pas si mal pensé. L'homme ne sait plus de qui cela est mais qu'il en soit remercié car c'est de circonstance.

Tandis que les grands penseurs et tous ceux dont le métier est de tirer des plans sur la comète prient les dieux que le ciel ne leur tombe pas sur la tête, nous nous contenterons de parler ici d'un sujet bien plus épineux et autrement délicat : la tortue Caouanne.

Dossière brun rougeâtre, plastron jaune crémeux, forte tête brune olivâtre : la tortue caouannne - ou "grosse tête"- Caretta caretta peut mesurer jusqu'à 1,5 mètres et dépasser 130 kilos. Habitantes des eaux chaudes et tempérées, on la trouve en Grèce, en Turquie et en Libye où elle fréquente les estuaires vaseux, les zones sablonneuses et la haute mer.

Elle se nourrit d'éponges, de méduses, de crustacés et de poissons divers. Sa chair est peu appréciée, mais ses œufs font l'objet d'un commerce important dans certaines régions.

"En Grèce, environ 3000 pontes sont déposées chaque année par les femelles qui sortent de la mer entre Mai et Août afin de creuser des nids dans le sable" précise la STPS, société pour la protection des tortues marines. Sur les 1000 jeunes qui parviennent à éclosion, seules une ou deux survivront jusqu'à leur maturité. Et une fois à l'age adulte, les tortues pourront encore être victimes des filets de pêche ou être déchiquetées par les hélices de bateaux.

Navigatrices infatigables, elles ne retournent sur leur plage natale qu'une fois en âge de se reproduire, soit vingt ou trente ans après leur naissance, et leur périple reste un mystère.

En 1984, une équipe de chercheurs de l'université portugaise des Açores a commencé à les suivre par satellite afin de mieux connaître leurs routes de migration dans l'Atlantique Nord.

Comment s'y prennent-elles pour faire ainsi le tour du globe et retrouver leur site natal des décennies plus tard ?

Après des années de tâtonnements, l'équipe américaine de Kenneth Lohman de l'université de Caroline du Nord semble avoir trouvé la réponse. Dés leur naissance affirment ces chercheurs dans la revue Science, les jeunes tortues mettent "en marche" une "boussole biologique". Ainsi peuvent elles reconnaître les champs magnétiques qui caractérisent les différentes régions du monde et s'orienter correctement sans aucune expérience préalable. "Le fait que les bébés tortues de mer entrent dans l'océan et nagent seuls à travers l'Atlantique dans un sens puis dans l'autre est une des plus grande merveille du monde" commente Keneth Lohman.

L'homme sourit en pensant à ces navigatrices nées et qui s'ignorent, les tortues de mer. Quelquefois, la nature est bien faite. Quelquefois.

En voyant l'hiver arriver à grands pas dans un nuage d'obscurantisme et de morosité soigneusement entretenu par les pires Cassandres, l'homme pense à cet aphorisme de Voltaire : "j'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé". simple et efficace. Même si tout n'est pas pour le mieux dans le meilleur des mondes, on peut toujours essayer d'être heureux, ne serait ce que pour donner l'exemple. Et ceci par contre est du grand jacques, M.Prévert.

Essayer d'être heureux, voilà une bonne raison de se lever le matin.

 

 

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