La Discothèque Idéale
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Des nouvelles de la santé

 
 

En ce début d'année, il est d'usage d'entendre en réponse à nos vœux cette maxime populaire :
"…Et la santé surtout n'est ce pas parce que sans la santé…"

L'homme ébahi découvre lui au même moment sous la plume de Véronique, médecin chef, la réalité de la Santé. La Santé, qui fait l'angle du bd Arago, 14éme arrondissement Paris. La Santé, ancienne demeure temporaire de Verlaine, Rousseau, Apollinaire, Daudet, P.V. Couturier et qui est aujourd'hui celle de 1800 détenus. Et de nombreux rats, des blattes, et des cafards. La Santé et la vermine en somme. Le contraste est facile à écrire mais difficile à croire. En l'an 2000, à Paris, capitale de la France. Et puis le reste, ce qu'écrit, ce que décrit Véronique : les suicides fréquents, les bastonnades régulières, les viols quotidiens….

Bien sûr, il n'en faut pas plus pour que certains rechaussent leurs bottes, surtout la droite et d'y aller de leur : c'est tout ce qu'ils méritent, ils l'ont bien cherchés, il manquerait plus qu'ils soient à l'hôtel, de toutes façons, ce serait moi….

Et l'extrême droite du cœur de ces drôles de gens de rebattre aux sons des bottes. Sauf que l'on est en France, en démocratie et que ces 1800 détenus et tous ceux qui sont en prison n'ont été qu'à la prison. La prison, c'est la privation de liberté. Jamais un juge n'a condamné un détenu a côtoyer la pourriture et les rats. Ou à se faire violer plusieurs fois par nuit. À être poussé au suicide par trop d'atrocités.

La Santé que l'on connaissait par ses illustres et précédents locataires, plus récemment, les Fiderman, le Floch et Crozemarie, n'a plus la forme.

Et l'homme, s'il en est un, se dit que ce n'est pas possible, pas nous, pas ici. Pas en notre belle capitale, à Paris, sur la terre, qui est comme disait Prévert, quelquefois si jolie. Jolie… Surtout quand on a la santé parce que quand la santé va, tout va.

Et bien la Santé ne va pas ou ne va plus, c'est le moins que l'on puisse écrire.

 

 

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