La Discothèque Idéale
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NOM D'UN PRÉSIDENT / 25-01-2001

 
 Vous allez dire que c'est de l'acharnement.

De l'acharnement chronique, en l'occurrence. Mais les faits sont les faits et l'homme n'y peut rien. Est ce de sa faute si la réalité dépasse la fiction ? Oh que non.

Ici, au contraire du reporter dans "l'homme qui tua Liberty Valance" de John Ford, pour qui "quand la légende est plus belle que l'histoire, on imprime la légende.", ici, c'est bien l'histoire que nous conterons.

Y'a t il comme certains le murmurent déjà une malédiction des noms de présidents ?

Après le Charles De Gaulle, dont nous verrons plus loin que les tracas ne sont pas finis, voici l'hôpital Georges Pompidou fermé avant même d'être ouvert pour cause de maladie : la légionellose. Sans oublier la bibliothèque François Mitterrand dont les ordinateurs ne marchent pas, pas plus que l'air conditionné d'ailleurs.

L'hôpital Georges Pompidou, Hôpital Européen, frappé de Légionellose est aujourd'hui en proie a bien d'autres maux : le personnel menace de faire grève pour sous-effectif, le système informatique est défaillant, l'ouverture des urgences est encore repoussée, les malades n'ont pas d'eau chaude, la légionellose n'est toujours pas chassée à 100 % et… la rampe d'accès aux ambulances est trop étroite !

Le pompon comme on a dit sur le Charles De Gaulle quand on s'est aperçut que le pont d'envol était trop court.

La rampe d'accès des ambulances qui relie les urgences à l'extérieur est trop étroite, en tout cas pour certains camions du Samu ainsi que pour certains camions de pompiers La direction reconnaît le problème et préconise en cas de problèmes de repartir en prenant la voie d'accès mais à contresens. Ce qui risque d'occasionner des accidents de la route à la sortie, la visibilité étant très mauvaise.

Seul avantage : être déjà dans l'hôpital, en priant pour que les urgences soient ouvertes.

L'homme entend déjà les commentaires : c'est du mauvais esprit, du "dénigrement".

Que nenni, la réalité, simplement.

Prenons notre porte-avion, le Charles De Gaules par exemple, l'homme pensait qu'après l'hélice perdue en mer, le pont trop court, les vibrations intempestives, le Charles De Gaulle allait enfin voguer en paix. Et bien non. Cette fois, c'est le Rafale, l'avion de combat embarqué qui est en cause.

Ses réacteurs sont trop fragiles et manquent de puissances selon les pilotes de l'Aéronavale. Ces faiblesses apparaissent en Décembre dernier quand la flottille aérienne de Landivisiau (Finistère) reçoit les deux premiers exemplaire du Rafale version marine. Très vite, les pilotes qui les testent constatent que les moteurs Snecma M 88-2 fatiguent plus rapidement que prévu. Conséquence : ils doivent êtres déposés pour une révision complète toutes les 150 heures de vol. Pas même la moitié de la durée minimale acceptable, pour un avion de combat soit 500 heures.

Le Snecma reconnaît l'existence de problèmes : "Aujourd'hui, notre configuration ne peut satisfaire complètement l'Aéronavale."

Mais il faut rappeler que ces problèmes remontent bien plus loin. Le Rafale souffrirait d'un défaut de conception lié à ses origines: à la fin des années 70, il ne s'agit que de fournir un successeur à l'avion d'attaque au sol Jaguar. Puis, impératifs militaires et industriels obligent, on entend faire du Rafale un avion polyvalent destiné aussi à l'Armée de l'Air. Enfin, l'Aéronavale est priée de s'équiper de cet appareil (dont à l'heure actuelle seuls deux exemplaires ont été livrés à la Marine, l'Armée de l'Air aura les siens vers 2004. Au plus tôt). 

Or les avions embarqués pour cause d'appontage et de catapultage se doivent d'être plus résistant, donc plus lourds. Résultat, ils chauffent à l'excès d'où révisions plus fréquentes. La Snecma annonce une version plus performante... Pour un coût de 4 milliards de francs qui s'ajouteront aux 80 milliards déjà engagés dans le porte-avion et son groupe aéronaval.

Puisque l'homme vous dit qu'il vaut mieux en rire qu'en pleurer... 

Un porte-avion en rade, une bibliothèque obligée de réviser ses classiques, et un hôpital en convalescence, cela laisse songeur. Que vont-ils encore nous inventer demain se demande l'homme.

L'homme se dit que le seul moyen de le savoir est encore de se lever le matin.

 

 

 

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