Ondes / 30-05-2000

Il y a des choses difficiles à dire et d'autres difficiles à entendre. Quand ce qui est difficile à dire est aussi difficile à entendre, le silence n'est souvent pas loin.

Voilà ce qui semble se passer entre l'homme et son téléphone portable.

Personne ne veut trop se charger de parler de sa nocivité potentielle. Maintenant que tout le monde ou presque en possède un, cela ferait un peu désordre.

L'homme ne sourit qu'à moitié surtout s'il a lui aussi un portable.

Toujours est il qu'il devient de difficile de penser, de dire ou d'écrire que les ondes des téléphones portables sont inoffensives.

Disons, pour être factuel, que la température des cellules peut augmenter de 2 à 3° lorsque l'on téléphone. Les cellules du cerveau en l'occurrence. Et alors ? Ben rien, ou plutôt on ne sait pas, surtout pas à long terme... Le kit mains libres alors... ah non. Surtout pas, cela multiplie par deux ou trois fois les émissions d'ondes.

Bon, on fait quoi ? On attend 2003, date à laquelle l'OMS doit rendre publique les résultats de son enquête.

Restent des alternatives ici et là dont, il faut bien le reconnaître, on ne connaît pas vraiment les efficacités respectives.

Un patch, antenne passive de déphasage, dont voici le dernier test : 16 cloportes dans une boîte et une antenne émettrice :

Sans le patch : 16 morts après 6h d'exposition.

Avec le patch : seulement 9 morts...

Sans commentaire.

Quand l'homme se rappelle que l'industrie du tabac a mis 40 ans pour reconnaître les méfaits de la cigarette sur la santé, il se doute bien que les opérateurs et les fabricants ne vont pas se presser plus que ça pour l'informer.

Et encore, le futur arrive à grands pas, grandes vitesses et hauts débits : GPRS, UMTS, débits jusqu'à 200 fois supérieurs à ceux du GSM ( jusqu'à 2 Mb/s). Tout ça c'est bien de l'électromagnétiques non ? Et puis, il y a Bluetooth qui pointe déjà son nez (protocole de transmissions et d'échange de données sans fil entre appareils de tous types)

En 1981, l'OMS avait recommandé aux autorités de limiter la prolifération des ondes électromagnétiques et des hyper fréquences, celles-ci pouvant êtres nuisibles pour la santé.

Certains intérêts économiques auraient-ils pris le pas sur la santé ?

L'homme d'un naturel optimiste a bien du mal a y croire.

L'homme continue donc de se lever matin et de téléphoner sans fil. Même si déjà, sans savoir vraiment encore pourquoi, il ne regarde plus son portable de la même façon.