La Discothèque Idéale
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Splash / 31-05-2000

 
 L'homme, qui se lève chaque matin pour gagner sa vie à la sueur de son front, a quelquefois du mal à comprendre certaines nouvelles du front de la nouvelle économie.

Dernièrement a-il appris la faillite de Boo.com. Il n'y a ni de quoi pleurer, ni de quoi rire. Peut-être de quoi réfléchir.

Boo.com, site de vente en ligne de vêtements. 882 millions de $ investi par des B. Arnault, A. Benneton, ou encore par la banque d'affaire JP. Morgan.

Boo.com, devenue multinationale en 1 mois et qui pesait 400 millions de $. Virtuellement. 400 millions de $ virtuels, cela fait combien en vrai?

Partant de ce raisonnement assez simple, auquel on peut ajouter que les entreprises virtuelles n'ont rien a saisir en cas de faillite: ni murs, ni bureau, ni matériel, les banques ont compris que Boo.com n'avait pas grand-chose à vendre. Et n'allait pas vendre grand chose. Donc du vent, faillite, splash !

Le problème, le vrai, le gros, apparaît quand on gratte un peu et que l'on découvre qui finance le virtuel du type Boo.com.

Ce sont des banques que l'homme connaît bien, quelques fois mêmes, c'est sa banque,  celle dans laquelle il a un compte avec son modeste pécule. Des banques "sérieuses", le Crédit Lyonnais, la BNP, la Société Générale... ce sont elles aussi qui font tourner la nouvelle économie.

Les banques européennes ont distribué 29,5 % de crédits au premier trimestre 2000. Le profit du Crédit Lyonnais

(2 milliards de francs) a été multiplié par 3 au 1er trimestre, celui de la Société Générale a crû de 55 %.

Les banques prêtent à Internet, Internet qui emprunte en Euros pour acheter des dollars (ce qui fait au passage baisser l'Euro) ce qui permet de rembourser plus facilement.

Et l'homme dans tout cela ? L'homme se dit qu'il n'a pas l'air d'être au centre des préoccupations de tous ces grands acteurs économiques, qui, pourtant ne cessent de clamer haut et fort qu'ils ne veulent que son bien.

Peut-être est ça d'ailleurs le problème de toutes ces banques, de ces entrepreneurs et de ces entreprises de la vieille ou nouvelle économies. Le problème, c'est qu'elles veulent toutes le bien de l'homme tandis que l'homme ne leur demande rien. Enfin, rien d'autres que le droit et le bonheur de se lever le matin.

Note du webmaster :

Boo.com vient de se faire racheter par le grand site de vente en ligne américain Fashionmall.com. C'est pour notre bien, tout ça...

Liens : 

Les deux liens redirigent vers la même adresse.

 

 

 

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