La Discothèque Idéale
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APPELLES / 06-05-2000

 
 "Nous ne serons pas les derniers des cons", cela a le mérite d'être clair, se dit l'homme en lisant le titre de cette pétition. Enfin clair, percutant, disons plutôt. Le reste explique cela : cette pétition à pour origine des sursitaires nés juste avant la date butoir du 1er Janvier 1979. Il s'agit ici de service militaire et de l'obligation de le faire, obligation qui disparaîtra le 1er janvier 2003. Mais d'ici là, des appelés continuent d'être appelés et font, et comment leur en vouloir, la sourde oreille.

De l'inconvénient d'être né avant le 1er janvier 1979 eut écrit le défunt et regretté Cioran.

Improvisé en février par le magazine Don quichotte, dont une bonne partie de la rédaction est directement concernée, le mouvement a trouvé relais tout naturellement sur Internet.

12 000 signataires dont José Bové et le footballeur Christophe Duggary.

L'armée souligne, de son coté, que sur les 300 000 sursitaires, la moitié seulement seront appelés sous les drapeaux. La grande muette considérant avoir besoin de 80 000 appelés en 2000, 40 000 en 2001 et 30 000 en 2002.

Le ministère de la défense a d'ailleurs fait un premier geste, par le biais d'une circulaire, qui assouplit le renouvellement des reports pour les appelés sous CDI.

De là a y voir un rapport avec la pression des parlementaires de tous bords, de plus en plus sollicités dans leur circonscription par les futurs appelés et leur famille, il n'y a qu'un pas que l'homme franchit aisément.

Il ne s'agit pas ici d'être pour ou contre l'armée et le mouvement des sursitaires précise bien qu'il est "apolitique et qu'il se défend de tout sentiment anti-militariste".

Il est vrai, néanmoins, que certains de ces jeunes gens ont des études engagées, d'autres déjà un emploi, voire une femme ou des enfants. Bref, des obligations bien autres que militaires. Une vie déjà bien commencée en somme, et que l'on pourrait peut-être leur laisser vivre tranquille, sans les embêter avec une armée qui devient de métier.

"La guerre est une chose bien trop importante pour être confié à des militaires", que celui qui a accouché de cet aphorisme pardonne à l'homme de se rappeler son bon mot au point d'en avoir oublié l'auteur.

Laissons donc les jeunes gens se lever tranquillement, les militaires se lever au son du clairon et tout sera pour le mieux, faute d'être dans le meilleur des mondes.

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