Temperamental, c'est
le retour en grâce d'un habitué des années 80's : Everything But The Girl.
S'ils faisaient office il y a quelques années de pathétiques dinosaures
des années new-wave, on se doit de reconnaître leur retour en grâce réussi.
Et force est de constater
que la transition vers plus de modernité sied bien au groupe. Les rythmes
électroniques s'acclimatent bien sous les mélodies du groupe et sous la
voix si particulière de la chanteuse. Ainsi le très house " Five Fathoms
" paraît un single parfait pour les after. Et c'est la seconde
chanson qui nous gagne " Low Tide Of The Night " : 'Quand tu es vraiment
au plus mal, tu ne le dis pas à tes amis, ni à ta famille, je ne veux
pas qu'ils parlent de moi'. C'est sur ce genre de chansons que la voix
de Tracey Horn fait vraiment le différence… Sans parler des paroles qui,
sans être bouleversante, sont souvent d'une grande justesse… Il faut reconnaître
à Ben Watt (le guitariste et conjoint de Tracey) la clairvoyance d'avoir
su orienter le groupe vers de nouveaux styles qui lui conviennent à merveille.
Le voix de Tracey fait en effet merveille sur des rythmes jungle (" Blame
"), de l'ambiant ( " hatefield 1980 ") voire de la house (" Temperamental
"). C'est une profonde
mélancolie qui se dégage de cet album, la plupart des chansons reflètent
la déprime des nightclubers à la sortie de leur discothèque préférée,
et de leur traversée des rues de leur villes, vues comme des territoires
vides et abandonnés. Et même s'ils sortent
accompagnés par le ou la compagne de leur choix, le mur d'incompréhension
n'est pas loin et réduit à néant toute tentative de communication : "
No Difference ". Un bel album qui reflète
la 'mise à niveau' d'un groupe que l'on avait cru perdu. Le plus intéressant
est tout de même la nostalgie qui s'émane de ce disque malgré leur retour
en grâce. A écouter le soir lorsque l'on est déprimé afin de se tenir
au chaud grâce à la voix de cette superbe chanteuse. Everything But
The Girl, "Temperamental", 1999, WEA/Atlantic. |