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(envoyé par un de nos lecteurs : Tinou) Le premier album connu du célèbre rastaman barbu est sans conteste sa plus belle réussite ! Il a de l’énergie celui-là ! La preuve : il est toujours productif (cf. 66 disques répertoriés sur la FNAC et son dernier album " Hai H.I.M., 08/2000) et actif (nombreux concerts mondiaux pour assurer la promo de ses albums, bien sûr !).Il faut dire que son style n’est pas des plus excité, ce qui lui laisse une certaine réserve énergétique. Il s’agit bien ici des débuts du Reggae " Roots ", bien calme et tranquille dans la musique, beaucoup moins dans les paroles. Sous le pseudo Burning Spear se cache Winston Rodney, originaire de Saint-Anne comme Bob et Marcus Garvey lui-même. Il commence vraiment sa carrière musicale en 69 avec cet album dans LE studio de l’époque : Studio One. A cet endroit, le fin du fin du reggae s’y côtoie, on y apprend les ficelles, on y rencontre des gens importants. C’est donc une chance pour lui de commencer dans ce cadre, d’autant qu’il est produit par " Sir Coxtone ", un des grands producteurs de l’époque et dont on se souvient encore ! Pour les motivations de l’individu, qui d’ailleurs ne le quittent toujours pas, il s’agit de passer à travers le monde les idées du rastafarisme, la prophétie de Marcus Garvey, et toute la sagesse qu’il rayonne. Pour lui, il faut transmettre le savoir et retourner aux racines de la philosophie, retourner aux racines de l’homme : l’Afrique. Voilà qui explique l’aptitude de notre homme à se balader de tournées en tournées, rayonnant et porteur de messages à l’humanité, c’est la mission qu’il s’est fixée dès le départ ! Cet album, c’est un hymne au prophète Marcus Garvey qui, pilier du rastafarisme, annonça dans sa doctrine que le prochain homme de couleur noir à devenir roi sur le continent africain serait l’incarnation de Jah (, et ce fut donc Haile Selassie, prince d’Ethiopie). Les thèmes sont donc principalement orientés vers le prophète (" old marcus garvey "), mais aussi la condition d’esclave ou simplement du peuple noir ("Invasion, Slavery Days " qui donnent : " Do you remember the days of slavery ? ", mais aussi " Resting Place "). En fait, Burning Spear n’est pas l’unique chanteur, il est le leader d’un trio complété par Delroy Hines et Rupert Willington, que le temps a moins retenu que notre premier, mais il ne faut pas le négliger non plus. Mais c’est essentiellement Burning dont la voix ressort le plus, sa voix profonde et nasillarde à la fois, reconnaissable parmi toutes, dans l’intonation d’une prière macabre pleine d’espoirs. L’accompagnement musical est relativement simple et reste en arrière plan, les accords sont en cycle courts : les paroles de Burning doivent rester distinctes avant tout. Mais cela ne veut pas dire pour autant que la musique soit nulle ! ! ! Au contraire car le fait de rester derrière est travaillé plutôt que volontairement bâclé, elle est douce et envoûtante, subtile mais fragile. A servir sur plateau d’argent ! C’est donc un CD qui a une histoire, qui a un message. Vous y trouverez 20 chansons ! Oui oui, 20 ! Mais je devrais plutôt dire 10 + 10. En effet, les 10 dernières sont les versions Dub des 10 premières. Non, non, ce n’est pas une arnaque, bien au contraire : A la base il y avait 2 CD distincts (normal et Dub) qui sont donc maintenant réunis, et de toute façon les différences se savourent, se décortiquent ; alors quitte à le mettre en boucle, autant avoir des variations ! BURNING SPEAR, "Marcus Garvey", 1975. | |