La Discothèque Idéale
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ALLMAN BROTHERS BANDALLMAN BROTHERS BAND - Fillmore ConcertsFillmore Concerts

 
 

Allman Brothers Band, " Fillmore Concerts ", 1971, Polydor.

En 1971, le plus grand groupe de rock’n’roll du monde n’était pas les Rolling Stones qui entamaient déjà leur déchéance, ni les Beatles qui sucraient déjà les fraises, ni même encore les Led Zeppellin (bientôt, bientôt…), mais bien un obscur groupe de rock sudiste qui écumaient les bars et bientôt les stades à coup de jams étirées et d’improvisations lumineuses.

Enregistrés au faite de leur gloire, au sein du mythique Filmore East de New York, ces musiciens livrent là ce qui constituera l’étalon des albums live : un summum de cohésion, de musicalité et d’énergie qui constitue encore un disque indépassable.

Leur grande force fut de se connaître à fond grâce aux nombreuses années passées à écumer les bars et les clubs, à jouer et rejouer leur répertoire composé majoritairement de vieux standards du Blues.

Le résultat fut donc un groupe totalement cohérent où aucun musicien ne prend le pas sur les autres, où chacun laisse tomber son ego afin de servir le morceau laissant à tout le monde le loisir de s’exprimer (comme le montre la longueur des morceaux – un morceau de 22 minutes et un autre de 33 minutes ! ! ! -).

On ne retrouve donc ici que des musiciens exceptionnels (dont deux batteurs ! ! !) et en particulier les deux guitaristes fabuleux que sont l’injustement célèbre Dickey Betts – dont le solo sur " In Memory Of Elizabeth Reed " se révèle d’une grande finesse – et bien sur le mythique Duane Allman.

Ce maître de la slide guitar fait partie des quelques comètes qui ont traversées la galaxie rock. En quelques années à peine, il réussit à rendre archi célèbre son propre groupe et à se faire reconnaître par le Dieu Vivant lui même qui l’invite sur l’album Derek & the Dominoes pour quelques duels endiablés. Un terrible accident de voiture lui coûtera malheureusement la vie quelques mois plus tard...

L’ensemble de l’album se révèle dense à souhait et constitué en bonne partie par des parties instrumentales (" Whippin’ Post " et " Mountain Jam "). On retiendra entre autres Un " Stormy Monday " de T. Bone Walker, bluesy à souhait, le " Statesboro Blues " de Blind Willie Mc Tell qui a donné envie à Duane de se mettre à la slide, L’irrésistible " One Way Out ", le " Done Somebody Wrong " d’Elmore James dans une version rageuse, et surtout un " In Memory Of Elizabeth Reed " : typique de la beauté des compositions des Allman : cohésion, intégration totale de chaque instrument, respect de chacun, …Et deux solos de guitares limpides, lumineux et totalement complémentaires.

Un album indémodable et des musiciens fabuleux de lyrisme et d’inventivité. Que demander de plus ?

 
 
 

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