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THE BEATLESTHE BEATLES : Discographie Discographie

  
 

Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club BandThe Beatles, " Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band", 1967, EMI.

Bon, alors là, c'est le gros morceau…. Sergent Pepper's… Comment présenter ça aux gens qui ne connaissent pas l'album ? On va résumer en disant que c'est tout simplement l'album rock le plus important du siècle… Ben voui, simplifions un peu, on approchera de la vérité… Les Beatles sont le groupe du siècle (plébiscité par tous les journaux, toutes nationalités confondus…). Sergent Pepper's est leur monument… C'est aussi simple que ça. Vous n'aimez pas les Beatles ? C'est pas grave, vous DEVEZ écouter cet album… C'est de la culture générale au même titre que lire Victor Hugo. Pas la peine de se prendre la tête… Cet album a tout démarré : les concepts albums, le mélange musique classique et rock, les textes à triple sens, etc… C'est la boite de Pandore. Une fois que Sgt. Pepper's est sorti, le rock venait de rentrer dans l'age adulte…

Vous ne vous rendez pas compte mais c'est très difficile d'écrire sur un album qu'on a autant écouté… Peut-être le premier pour moi. Intéressant de constater qu'il ne s'agit pas en général de l'album préféré des fans des Beatles (moi le premier) et pourtant généralement le premier écouté. Présenté comme un concert de " Le groupe des cœurs solitaires du sergent Poivre " (de nombreux morceaux s'enchaînent, parfois séparés par des bruitages de foule), il constitue en fait un véritable trip bourré de référence à la prise de drogues diverses (les allusions de " Lucy in the Sky ", " A day in the Life ", le délire psychédélique de " Being for the benefit of MR. Kite ! ", les reminiscences indiennes de " Within you without you "…, les bruitages de " Good morning, good morning "…).

Prendre chaque morceau serait trop long, voyons seulement quelques uns au hasard :

" With a little help from my friend " : le morceau 'blague' qu'on a filé à Ringo. Magnifique… Ne pas négliger la partie de basse de Mc Cartney. Les paroles ne sont pas aussi simples qu'elles paraissent : écoutez bien, ce n'est pas simplement une ode à l'amitié. On se souviendra que Joe Cooker a transcendé cette chanson grâce à Jimmy Page.

" Lucy in the Sky… " : on ne reviendra pas sur celle là, archi-connue… Si ce n'est pour dire que le titre est réellement tiré d'un dessin du fils de Lennon. Maintenant, la référence au LSD (cf : les initiales du titre de la chanson) n'est pas innocente.

" Fixing a hole " : j'ai longtemps adoré cette chanson pour ces paroles étranges (la fixette d'un mec qui ne se sent bien que lorsque qu'il répare des petits trous qui menacent sa maison). Petite parabole sur un enfermement volontaire soutenue par une guitare charnue et par un discret 'organ'…

" She's leaving home " : première chanson rock totalement acoustique (que des instruments classiques : violons, harpe,..). Paroles tragiques sur les interrogations de parents à propos de leur fille qui vient de quitter leur maison. Magiques harmonie vocales…

" Within you without you " : variation indienne de Harrison sur le thème de leur gourou. Superbe utilisation du sitar.

" Good morning Good morning" : morceau bien péchu bourré d'effets sonores sur la fin (animaux variés, cor de chasse) soutenu par des bons cuivres, une batterie bien en place et une guitare bien agressive comme il faut…

" Sgt. Pepper's Lonely Herats Club Band (Reprise) " : encore plus péchu, c'est possible par le biais d'une superbe guitare bien harrisonienne. A noter que Hendrix dynamitera totalement la chanson en live en inscrivant la version définitive (et totalement déstructurée…).

" A day in the life " : le morceau ultime soutenu tout au long par un piano rêveur et une orchestration classique somptueuse. Entre le LSD du " Lucy in the Sky " et le " I'd love to turn you on… " ou le " somebody smoke and i went into a dream " qui ont été interprétés comme une incitation à la drogue, cet album se révèle bien plus vénéneux que sa réputation ne le laissait croire… La fin apocalyptique toute en cuivre referme l'album en un songe enivrant. Une écoute ne suffit clairement pas… Le morceau caché quant à lui constitue l'essence même du " bad trip ".

En définitive : un album séminal qu'il ne faut pas seulement juger pour ce qu'il est (et les fans des Beatles sont généralement le dernier à le défendre) mais pour ce qu'il a représenté… C'est à dire la maturité du rock.

PS : Merci à sgtpepper_fr pour ses précisions !

Double BlancThe Beatles, " Double Blanc ", EMI, 2 CD.

Bon, par où commencer ? Pas facile quand on parle du Double Blanc des Beatles. Ca veut peut-être rien dire pour vous mais parler d'un truc comme ça, c'est un coup à recevoir des tonnes de Mo de mèl (respectons les décisions de l'Académie Française et vive la sénilité) d'insultes ! Pour ne parler que de moi, c'est un monument au même titre que le Louvre, le Grand Canyon ou le bœuf bourguignon (une vieille passion de famille, demandez au frérot Joe Manito)… Une somme, quoi.

On peut d'abord dire qu'il s'agit d'un des premiers disques double de l'histoire (avant il y eut entre autres "Freak Out" de Zappa et "Blonde on Blonde" de Dylan). Plus étonnant encore pour l'époque, il ne possédait pas de nom, enfin sa pochette était entièrement blanche (gonflé quand même…).

La création de l'album fut franchement douloureuse. Les tensions entre les membres du groupe apparaissant en plein jour ont donné à cet album un aspect de fourre-tout que certains lui ont reproché. Il semblerait que chacun enregistrait son morceau dans son coin, se passant des autres membres lorsque cela était possible. Peut-être en raison de cette atmosphère de compétition, chaque membre du groupe a sorti ses meilleurs compositions, ce qui permet d'affirmer avec certitude que Ringo est un meilleur batteur que compositeur.

Cet album n'est sûrement pas le premier à recommander à des gens ne connaissant pas les Beatles au moins en raison de la taille de la bête... Toutefois, par son aspect disparate, il réussit à satisfaire toutes les tendances (mélodie sucrée à la Mc Cartney, rock agressif à la Lennon) tout en brouillant les pistes. Mc Cartney s'est en effet piqué sur cet album de passer pour un avant-gardiste (place réservé normalement à John) en composant des choses strictement inécoutable comme Révolution N°9 ou des chansons particulièrement sauvages (Helter Skelter, truffé de guitares, qui a inspiré le serial killer Charles Mason lorsqu'il a assassiné la femme enceinte de Polansky… Oh, ça peut arriver à tout le monde de faire des erreurs, vous êtes drôle vous aussi…). Lennon, quant à lui nous pond des mélodies superbes accompagné à la guitare sèche. Même Harrison s'y met en composant une de ses plus belles chansons (voir plus bas).

Quelques chansons prises au hasard (enfin, plus ou moins) :

Dear Prudence est une chanson écrite par Lennon en hommage au gourou ? ? ? ? ? ? chez lequel une bonne partie des chansons de l'album ont été écrites. Mélodie magnifique, superbe parties de guitare (sèche et électrique) , chœurs magnifiques…

Lennon nous écrit avec Glass Onion un texte des plus incompréhensibles comme il savait les tourner. Composé uniquement de références à d'autres chansons des Beatles (impossible de les citer toutes), John se moque des adorateurs décortiquant chaque ligne des paroles de ses chansons. La mélodie reste étrangement en mémoire après l'écoute du disque. Sa fin en queue de poisson n'y est peut-être pas étrangère.

While My Guitar Gently Weeps est probablement la plus belle composition de George Harrison. Cette sorte de manifeste ('pendant que ma guitare pleure doucement', tout un programme) avec des paroles magnifiques est avant tout une très belle mélodie. Eric Clapton venu accompagner les Beatles a réussi, outre le fait de signer un de ses plus beau solo (ce qui n'est pas une mince affaire) à les réconcilier le temps de l'enregistrement (on raconte que grâce à lui, les deux frères ennemis John et Paul ont arrêté de se faire la gueule pendant l'enregistrement de la chanson). George donna par la suite en remerciement à Eric la Les Paul noire avec laquelle il avait enregistré ce superbe solo. (sur les relations compliquées entre George et Eric, voire Layla & other Assorted Love Songs).

Lennon nous envoie ensuite une chanson traitant de sa dépendance avec la drogue (" Happiness is a warm gun ", soit le bonheur est une seringue chaude. Autre extrait des paroles : j'ai besoin d'un fix parce que je sens que je m'enfonce…). La mélodie est tellement prenante qu'on se surprend à la chanter tout seul dans le métro ; un peu gênant quand des anglophones peuvent vous entendre…

L'intérêt de cet album provient probablement de sa diversité. Du simili Reggae (Ob-La-Di, Ob-La-Da) au rock le plus saturé (Helter Skeler) jusqu'à la chanson de saloon (Rocky Raccoon) en passant par la berceuse (Cry Baby Cry) ou la musique expérimentale (Revolution 9), il contient quelques unes des chansons mythiques du groupe.

S'il est à déconseiller aux novices (voir plutôt Sergent Pepper), c'est un must pour tout le reste de la population ce qui me laisse de la marge.

A écouter :

  • Abbey Road : Le dernier élément du trio magique. Un très grand disque avec en particulier sa face B mythique totalement enchainée.

 

 

 
 

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