La Discothèque Idéale
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ELLIOTT S

MITH: XO

 
 

Dreamworks porte bien son nom lorsqu’elle se laisse aller à accompagner des gens comme Elliott Smith. Ce disque est un rêve éveillé. Un rêve qui nous ramène à l’époque où les Beatles régnaient en maîtres (« Baby Britain », un accompagnement guitare qui nous rappelle leurs débuts).

Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu d’aussi belles chansons à la guitare acoustique (on se dira d’ailleurs la même réflexion après avoir entendu Jude).

Je me souviens de ma première écoute de cet album, je ne connaissais pas encore le garçon si ce n’est par des articles dans la presse. Passablement éméché (retour d’une soirée arrosée), quelques notes de guitares acoustiques et une voix étonnante commencent à m’émoustiller. Arrive alors le refrain et là, c’est une révélation. Des harmonies incroyables transfigurent le morceau et je savais d’ors et déjà qu’il avait gagné la partie.

Aucun titre de cet album ne peut être qualifié de négligeable, chaque riff et chaque refrain vont vous rester dans la mémoire. Il s’agit là d’un album Pop dans son sens le plus noble du terme. On notera le remarquable travail d’arrangement et de production. Principalement construit autour de chansons acoustiques, celles-ci s’envolent parfois grâce à des cœurs totalement idylliques.

On notera le grand retour de la valse dans les chansons pop (de nombreux rythmes ternaires dans cet album, dont deux chansons intitulées de façon sibyllines Waltz #2 et waltz #1) puisque l’album de Jude, qui a incontestablement certaines parentés avec Elliott présente lui aussi quelques rythmes de valses. Bientôt le retour de la valse musette ?

Quelques chansons obscures accompagnent encore nos nuits (« Pitseleh », ‘kept it from you ‘; « Independance Day » et son refrain magique : ‘Everybody Knows / You only Live a Day / And it’s Brillant Anyway’ ; « I didn’t Understand » qui clôture magnifiquement l’album dans des harmonies vocales à la Beach Boys : ‘What a fuckin’ Joke’).

Un album étonnant qui redonne envie de réécouter des chansons simples, accompagnées à l’acoustique. Envie qui m’était un peu passée depuis la mode des ‘unplugged’ et autres concert acoustiques si vous voyez de quoi je parle…

A écouter :

  • Les Beatles, pour sur. Tout dans cet album respire les Fab Four. Les arrangements, les cœurs, rien ne manque. Même les riffs de guitares acoustiques sonnent incroyablement " harrisonnien ".
  • Les Beach Boys. Pour certaines harmonies vocales qui atteignent le niveau de Brian. - Etonnant garçon qui évoque immanquablement des références tout en conservant une personnalité unique…On verrait en effet difficilement ses chansons chantées par quelqu'un d'autre…
  • Either / Or : probablement mon préféré. Pour plein de raisons mais au minimum pour le combo magique 2:45 AM / Say Yes.
  • From a basement on the hill : son 'testament' sorti après sa mort. S'il est fort probable qu'Elliott aurait retravaillé les versions que nous pouvons écouter sur cet album, il n'en s'agit pas moins d'un superbe disque, qu'il ne faut pas négliger.

EcouterMise à jour (décembre 2005) Ecouter

Il s'en est passé des choses depuis l'écriture de cette critique (1999). Elliott a eu le temps de nous offrir encore quelques perles avant de décider de s'en aller tout seul. Heureusement, ses bouleversantes chansons nous restent. R.I.P.

Elliott Smith, " XO", 1998, Dreamworks Records.

 

 
 

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