La Discothèque Idéale
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AirAir : "10 000 Hz. Legend"10 000 Hz. Legend

 
 Voici donc la bande son du prochain millénaire ?

Voici donc le groupe qui, telle une multinationale triomphante et conquérante, enflamme l’étranger et plus particulièrement, fierté nationale d’une nation complexée par plus de 40 ans de domination américaine, ce vaste continent US ?

Etant finalement peu emballé par la célèbre " French Touch " (n’en déplaise à noter ami Lekin, j’ai finalement assez peu écouté le dernier Daft Punk. Et j’ai surtout été un peu énervé par tout le fuzz qui l’a accompagné…), je mis avec un peu de réticences ce CD dans le lecteur… D’autant que leur premier CD m’avait franchement laissé froid (arg, ce single insupportable " Monkey Boy "…

Bizarrement, plutôt qu’un album futuriste et top fashion (ce que laissait clairement entendre la pochette, franchement ridicule et laide), on tombe sur un disque étrange, un peu inclassable, mais franchement pas révolutionnaire…

C’est finalement sur cet album qu’on pourra le mieux décrypter le ‘son’ Air. L’acoustique est ici systématiquement transfiguré par l’électronique qui, au lieu de la dénaturer la transfigure par une transformation subtile des fréquences qui transmettent les sons à travers.. l’air forcément !

De l’électro-acoustique si l’on ose dire…

Tous les morceaux paraissent ainsi systématiquement gonflés à l’hélium pour les propulser dans l’espace…

De l’espace : il y en a justement par exemple sur " Electronic performers ", sorte de profession de foi, ou encore sur " Lucky And Unhappy ", " People In The City ", une sorte de marque de fabrique presque redondante comme sur le single (ironiquement, le plus mauvais morceau de l’album) " Radio One ".

On sera surtout conquis immédiatement par des morceaux comme ce Beatlesien en apesanteur, le somptueux " How Does It Make You Feel " ; un alambiqué et inquiétant " Sex Born Poison " ; un " Wonder Milky Bitch ", sorte d’hommage à Ennio Morricone à l’histoire un peu salée si l’on a tout compris ; un intéressant et fuzzien à souhait " Dont’ Be Light ". Mention spéciale enfin à l’envoûtant " Caramel Prisoner ".

Au rayon curiosité, on ne manquera bien sur pas le featuring du grand Beck sur un " Vagabond ", qui paraît droit sorti d’un album du maître de l’électro.

Finalement, maintenant qu’une bonne partie du buzz est retombé, on pourra analyser ce fameux " 10,000 Hz Legend " comme, plutôt qu’un grand album, un bon disque d’ambient agréable, qu’il faudra écouter la zappette à la main, et qui ne restera tout de même pas très longtemps sur nos platines… (là, je sens qu’il va y avoir des lettres d’insultes…)

A écouter :

 
  • Moon Safari & The Virgin Suicides (OST): Si Moon Safari fut l’album qui mit le feu aux poudres (avec une mèche mouillée selon moi), il faut plutôt écouter la BO du film de la fille Coppola (Virgin Suicides) pour bien comprendre l’incontestable évolution du groupe français.

Air, "10 000 Hz Legend", 2001, AstralWerks.

 
 
 

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