Anaïs - The Cheap Show

Anaïs, c’est un peu le renouveau de la chanson québécoise. C’est la nouvelle Linda Lemay comme le prouve la première chanson, le grandiose Même si la vie, c’pas du foie gras. Ah tiens, plutôt marrante les paroles quand même pour la relève de Céline Dion…
Mais ?
Ah ben tiens, non, en fait, elle n’a plus d’accent.
Elle s’avère même marseillaise en réalité…

Mince, mais c’est qui cette fille ?
Et bien, on a doit bien avouer qu’on était un peu passé à coté d’elle jusqu’ici avant de l’entendre d’une oreille d’abord distraite puis passionnée sur France Inter.
Parce qu’Anaïs, en plus d’avoir une superbe voix, des belles chansons et des textes généreux, c’est surtout une pêche de folie et énormément d’humour.
En écoutant ce premier opus, on passe son temps à sourire voire franchement rigoler.

Alors oui, le titre de cet album capturé live porte bien son nom, c’est vrai que tout ça fait un peu cheap (juste une guitare, un petit sampler).
Mais quel cheap ! La grande classe en fait. Toute seule sur scène avec le matos sus cité, on a droit à des chants africains (Elle sort qu’avec des Blacks), des cornemuses écossaises (le grandiose intermède Pendant ce temps là en Ecosse), des solos de guitares électriques (deux en plus !) sur La Vie Est Dure, un posse de rap au grand complet (Rap Collectif), le Justin Timberlake de Rock Your Body ou encore un mean Blues (avec harmonica sans harmonica ! ) sur Bad Blues Player (featuring une très belle imitation de Janis Joplin).

Est-ce qu’on a parlé des textes et des compositions ? Oui, et bien on continue alors ! Régulièrement hilarants (le maintenant fameux Mon Cœur Mon Amour), les paroles basculent parfois dans le touchant (Je t'aime à en crever, La Vie Est Dure), le sexy B-B Baise Moi, voire dans le surprenant et bien trash (La plus belle chose au monde, sur un accouchement…).
Petite déception toutefois pour la version studio de Mon Cœur, mon Amour, un poil en dessous de la version live.

Délirant et rafraichissant, un grand bol d’air frais dans la chanson française, ça fait du bien et on attend avec impatience la suite et on se désole de ne pas avoir réussi à avoir des places pour son prochain passage sur Paris (déjà complet !).

A écouter :

• Camille : forcément, pour la pêche, l’inventivité et pour le coté festif. On est presque un peu gêné de la comparaison (malgré toute l’affection qu’on a pour Camille) car Anaïs ne doit pas être réduite à cette seule comparaison, puisqu’elle possède son univers et une énergie qui lui est propre.

Anais , The Cheap Show.