Arctic Monkeys : Whatever People Say I Am - That'S What I'M Not

Oui, bon, vous la connaissez bien,  cette histoire non ? On y a droit chaque année donc, je vous la fait courte : gros buz avant d’entendre le moindre truc, un single bien accrocheur, toutes les couvs des journaux UK et puis au final un album décevant, boiteux et qu’on n’écoutera que deux fois. Affaire classée ? Ah, non pas cette fois !

Rappelons rapidement ce qui fait maintenant parti de la légende : Arctic Monkeys se fait connaître en distribuant gratuitement ses morceaux sur le site Myspace, déclenchant le buzz que l’on sait. Résultat : énorme carton dés la première semaine de vente de l’album, rejoignant des records uniquement détenus par les Beatles !  

Bon, alors c’est quoi les Monkeys ? Dés le premier morceau, View From The Afternoon : on obtient un échantillon assez représentatif de leur musique : GROSSES guitares, basse ronronnante et lourde batterie. Mais tout de suite après, changement d’ambiance un riff très funky et une voix syncopée. Un  mélange constant de plein d’influences et de styles différents.

Ce qui frappe en premier c’est évidemment l’immédiateté de morceaux comme « I bet you look good », « Fake tales of SF » « Still Take you home » avec leurs riffs groovy et leurs refrains à reprendre en cœur. 100 % d’efficacité et d’ailleurs vous les connaissez sûrement déjà par cœur.

Mais le plus surprenant vient après : une excellente écriture particulièrement douée dans la description des atmosphères : voir le délicat Riot Van où l’on sent physiquement l’ennui des jeunes en suburbia englica , le charmant Mardy Gum ou l’excellent When The Sun Goes Down, une sorte de Roxanne (d’ailleurs citée explicitement) mais écrite avec subtilité et finesse (ce qui forcément fait une sacré différence avec la scie du Sting). Cette qualité de storytelling réussit à faire un mix entre du Ken Loach, du Springsteen première époque et le chanteur des Streets pour décrire le quotidien de jeunes slackers anglais, principalement préoccupés par la bière, les filles et les night club.

En définitive, tout cela nous donne le disque du moment, irréfutable, dont l’énergie débordante cache quelques surprenantes petites perles.

A écouter :

• The Streets  : Pour l’atmosphère réalistico/british/populo des paroles de Mike Skinner. On dirait du Ken Loach sous amphétamines et aimant passer ses soirées en club.

• Le dernier Franz Ferdinand  : pour le coté péchu mais groovy back to 80’s     

• Clap Your Hands Say Yeah : l’autre très grosse hype du début d’année. Assez surprenant et plus dans une mouvance Talking Heads.

Arctic Monkeys , Whatever People Say I Am - That'S What I'M Not , 2006.