BJORK : "Vespertine"

Le gel recouvre l’ensemble des terres et les températures sont descendues largement en dessous des limites supportables par l’homme.

Le lutin Bjork, de retour d’un long voyage cataclysmique qui nous a valu le superbe " Homogenic ", s’enferme dans sa chaumière pour se protéger et s’engouffre dans une gigantesque couverture près du feu de cheminée.

Comme une carte postale de cette retraite bien méritée nous arrive " Vespertine ".

Et si l’on est toujours content d’avoir des nouvelles de la mutine créature islandaise, on est quelque peu déçu par ce qu’elle nous raconte.

Des banalités, des histoires déjà entendues, … Rien n’émerge, aucun fait saillant.

Heureusement, la carte postale est belle grâce à l’admirable travail de production réalisé par les sorciers de Matmos. L’univers sonore créé, tout en écho et en retrait, colle parfaitement à l’univers ouaté de l’album.

Pourtant, quelle déception de s’apercevoir que Bjork n’a plus rien à nous dire et que le fond, que ce soit les mélodies ou les paroles, rien ne retient l’attention… Rien de mauvais, rien de honteux, loin de là. Mais rien à se raccrocher de consistant… Étrange situation.

Ce dernier album cocooning d’une chanteuse qui nous a habitué à plus d’extravagances et de risques déstabilise donc fortement et, disons-le à nouveau, nous a fortement déçu. Hermétique, autiste ? La question est posée. A vous de répondre !

• Homogenic : son album le plus achevé à ce jour.
• Puisque le dernier plat réchauffé de la miss ne nous convient guère, on se reportera avec délice vers le dessert glacé en dedans, mais volcanique à l’intérieur de ses compatriotes islandais Sigur Ros. Bien plus rock, mais franchement plus jouissif…
• Chance To Cut Is A Chance To Cure : Matmos donne ici un aperçu de son talent de modeleur de son dans un contexte moins ‘commercial’.