DAVID BYRNE : "Look Into The Eyeball"

On a souvent conchié donc. Vous me direz que cela n’est pas condamnable et constitue peut-être un des traits communs de l’humanité : nous sommes conchieurs.

Et l’un de ces sujets de moquerie fut assez régulièrement ces années 80’s qui ne semblent ne nous avoir amener qu’une musique plate et insipide… C’est la position que nous avons fréquemment défendue et puis…

Et puis, David Byrne sort un nouvel album et on se souvient de ce groupe qui nous a accompagné sans jamais faillir lors de cette époque trouble : Talking Heads.

Un chanteur complètement déjanté au chant schizophrénique et des textes paranoïaques. Un groupe imposant un funk blanc chauffé à la même température qui posait les bases de ce qui allait devenir la world music. Indispensable donc.

Force est de constater que l’on retrouve les mêmes ingrédients dans le dernier opus de leur leader David Byrne dont on avait assez peu de nouvelles depuis quelques années maintenant.

On est bien content de le retrouver en bonne forme, presque heureux comme le prouve un ton franchement plus gai que la teneur générale des albums de son ancien groupe.

Si le chant fait encore place à des envolées inquiètes et inquiétantes, l’ensemble paraît nettement plus paisible et fait la part belle à ce que l’on pourrait qualifier d’electro-bossa.

On retiendra par exemple un délicat et (faussement ?) détendu " Neighborhood ", et un léger mais accrocheur " Everyones In Love With You ".

Les cordes sont très majoritairement présentes comme le prouvent de superbes ballades : le grand " Smile ", un très beau " The Accident ", " The Revolution " : où David, crooner chante la chanteuse de la révolution. Superbe ! " The Great Intoxication " : une chanson parfaite dans la lignée des hits de Talking Heads où le chant affolé et affolant de David Byrne fait merveille.

David Byrne reste bien sur celui qu’il fut et le prouve avec " Like Humans Do " : un hit franchement bien cintré… Ou " Broken Things " où notre héros prétend " réparer des choses cassées "… Et l’on ne peut s’empêcher de penser qu’il y a toujours des choses à faire avec lui… A commencer par son cerveau dérangé…. " Will You Help Me Fix Myself ? ". Ben y du boulot David...