FINLEY QUAYE : "Vanguard"

C’est dans une forme éblouissante qu’on le retrouve, débarrassé des tics qui rendait l’album précédent un peu lassant, ouvrant son champ à tous les styles de musique.

Dés le surprenant " Broadcast ", on comprend que Finley a décidé de suivre son propre chemin. Le morceau dépasse largement le cadre du reggae grâce à un parlé talk-over, des arrangements étonnants et à des effets sonores particulièrement réussis. Les cuivres et la guitare parfois liquide, parfois saturée du très bon " Spiritualized " confirment cette impression.

Encore plus surprenant ce " The Emperor " où le chanteur se fend d’une superbe ballade uniquement accompagné par une percussion et des violons.

" Burning " nous replonge instantanément dans du reggae roots pur jus du meilleur tonneau comme le fera tout à l’heure " Feeling Blue " (plutôt ska tout de même pour ce dernier). Finley Quaye, très à l’aise sur ce type de morceau, accompagné par de très bons percussionnistes, permet aux bonne vibrations de s’exalter.

Finley Quaye a choisi de mélanger allégrement expérimentations sonores (la distorsion ‘échoiste’ de " When I Burn Off Into… " ou l’intro celtique de " Chad Valley ") et morceaux plus commerciaux. L’ensemble se révèle très intelligible et facile d’écoute et l’on est surpris de voir avec quel facilité il introduit des breaks surprenants au sein de morceaux et de mélodies aussi mainstream.

Enfin, deux superbes morceaux : un lancinant riff de guitare traverse un " White Paper " survolté tandis qu’un hypnotique et percussif " Hey Now " nous berce jusqu’à la fin de l’album.

Un disque extrêmement intéressant qui contient son lot de perles reggae sans se laisser endormir par un genre qui paraissait un peu ronronner ces derniers temps…