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GOLDFRAPP : "Felt Montain"

 
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 On ne peut décemment pas en vouloir à un groupe qu’on ne connaît pas lorsque l’on entend son single un peu partout. C’est ce type de réflexions que j’essayais de me marteler afin de le faire pénétrer dans un crane quelque peu duraille ces derniers temps alors que je n’avais pas encore entendu le superbe album de Goldfrapp. MAIS je connaissais déjà leur single, l’ayant déjà discerné 15 001 fois un peu partout, y compris sur des radios que je n’écoute jamais (mauvais point pour le groupe normalement) et sur les lecteurs de CD’s de personnes dont je ne partage pas les goûts musicaux.

Plus précisément, j’avais un peu l’impression de me retrouver face un nouveau Moby (super fashion, tout le monde l’écoute, ect…) sauf que sur ce coup ci, je n’avais pas fait partie du premier train (ben oui, le Moby, ça fait deux ans qu’il est sorti et 1 ans et demi que mon frère et moi on l’a vu en concert donc le coté " révélation de l’année ", ça me ferait marrer si je n’avais pas les lèvres gercées).

Bref, ce coup là je le sentais pas… Ca avait aussi un petit peu la même odeur que le très bon single d’Hooverphonics qui nous cachait un album assez terne et tout dans la même veine. Bref, le bon vieux truc marketing : je te matraque. On s’habitue à tout, même à la douleur…

Je ne vous cache pas que j’ai presque été déçu lorsque je me suis aperçu que j’aimais bien l’album…

Ce mélange de voix et d’ambiance théâtrale à la James Bond Girl mêlés à des instrumentations décalées… Moi, ça m’a bien scotché pour quelques temps…

Bon allez, " Lovely Head ", le single, là… Faut bien en parler… Cette mélodie en ondes theremyn (C’est ça, non ?), c’est de la bombe bébé, non ? Le tout mixé avec des cordes discrètes, un siffleur sorti d’un bande originale d’Ennio Morricone, et assorti d’un clavecin… Terrible…

Définitivement ne pas se laisser bluffer par la superbe voix de la chanteuse ! Elle est parfaite assurément. Et on ne lasse pas de l’entendre, lascivement.

Toutefois, comme tout bon magicien, le groupe dissimule son savoir faire sous une apparence d’évidente simplicité. Détournez les oreilles de cette voix envoûtante pour vous tourner vers les orchestrations et vous découvrirez le vrai savoir faire du groupe.

Écoutons ainsi ensemble ce " Human " où la voix plus James Bond Girl que jamais nous entoure de cuivres particulièrement funkys et de cordes nostalgiques.

Si comme moi vous êtes restés scotchés sur leur fantastique single, je vous propose de faire un tour par un " Pilots ", décalque très réussie de " Lovely Head ", ne sentant pas le réchauffé. Ne vous inquiétez pas, vous aurez aussi de quoi prendre votre pied avec un planant et bien nommé " Utopia " et un inquiétant " Horse Tears ".

" Deer Stop " nous révèle à quel point le groupe sait créer des climats oppressants et impressionnistes, torturant et malaxant la voix comme un instrument.

On retrouve aussi dans le rôle de la chanson instrumentale un " Oompa Radar " qui ressemble presque à un hommage à Fellini (ou plus précisément à Ninno Rotta).

Goldfrapp semble donc avoir décidé de nous livrer avec cet album une bande originale d’un film des années soixante-dix, mélange des aventures d’un agent secret britannique et de trois pourris dans un western mexicain… Dans le rôle de la couverture et afin de passer inaperçu : la chanteuse. Mission ratée !

Pari réussi donc, avec ce " Felt Montain " un album en faux semblant particulièrement réussi.

A écouter :

Goldfrapp, "Felt Montain", 2000, Mute.

 

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