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Karen Dalton : "It's So Hard To Tell Who's Gonna Love You The Best" | ||
Karen Dalton est le secret le mieux gardé de la folk
music. Et si je ne vous ai pas parlé avant de cette superbe réédition
de 1999, c’est que j’étais encore sous le choc de la découverte de
cette chanteuse essentielle.
Comment se fait-il que ce disque ne soit pas plus connu ? Sa carrière s’est limité à deux disques (l’autre, " In My Own Time ", n’est malheureusement pas réédité) et il est probable que son horreur des enregistrements studio à contribué à sa plongée dans l’anonymat. Maintenant que justice peut être rendue, si longtemps après, rendons honneur à la seule chanteuse de folk qui nous a jamais fait vibrer. Et cette émotion qui transfigure littéralement chacune de ses interprétations provient du Blues. En effet, à l’instar de Billie Holiday à laquelle elle fait instantanément penser et qui chantait le Blues sur des airs de Jazz, Karen chante le Blues sur des airs de folk. Quelque soit la chanson (reprise de Fred Neil, Jelly Roll Morton, Lead Belly, Tim Hardin ou encore des traditionnels comme " It Hurts Me Too ", rendu célèbre par Elmore James), quelque soit le style de musique concernée, Karen décelait et soulignait la pointe de Blues qui s’en dégageait et la développait. Que dire de sa voix cassée qui vous prend à la gorge ? On n’a rarement entendu voix féminine plus poignante et plus désespérée. Qu’on aime le folk ou pas n’a aucune importance (le fait que je n’en écoute pas ne m’a pas empêché d’écouter l’album en boucle pendant des semaines). Une musique telle que celle-là dépasse toute notion de style pour toucher à l’essentiel : un artiste qui dégage une émotion sans pareil par le seul intermédiaire de son chant. On ne peut s’empêcher de se sentir presque désolé pour elle de dégager un telle tristesse, un tel Blues… On connaît bien la vie de Billie Hollyday, qui permet des analyses rétrospectives de sa musique. Que pouvait bien être la vie de cette fille pour dégager une telle intensité et une telle désolation ? Désolation, accablement, abandon… Voilà les mots qui viennent à l’esprit en écoutant la musique de l’incandescente Karen Dalton. Il suffit d’écouter " Blues On the Ceiling " pour comprendre l’intensité que son chant pouvait atteindre. Sa voix pose le morceau dés l’intro et déroule la mélodie, en terrain conquis et désolé jusqu’au coda. ‘I’ll Never Get Out Of This Blues Alive’… Karen Dalton est morte au début des années 90, dans l’anonymat le plus complet, alors qu’aucun de ses albums n’était plus disponible à la vente…. A écouter :
Karen Dalton, "It’s so hard to tell who’s going to love you the best", 1999, EMI. |
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