La Discothèque Idéale | ||
MACY GRAY : "The ID" | ||
La soul, profondément sinistrée depuis de
nombreuses années suite à un excessif abus outrancier de dindes en
petites tenues étant persuadées que le summum du talent artistique
procédait d’une exhibition impudique de leur amygdales (cochez les
cases que vous souhaitez), se relève du sommeil profond ans lequel on l’avait
laissé il y a quelques années.
On en avait trouvé la preuve avec l’album précédent de la belle qui nous occupe maintenant à savoir Macy Gray et son superbe On How Life Is qui se vendit bien, grâce à un impressionnant bouche à oreille. Il est vrai que ses arguments ne manquent pas de poids. Entre cette voix impressionnante (on avouera avoir succombé sur le tube " I Try " entendu à la radio lors de la sortie du précédent album), mélange éraillée et râpeux entre Billie Hollyday et Ertha Kitt et des compositions efficaces et parfois franchement surprenantes. Car Macy Gray, contrairement à nombre de ses consœurs, compose elle même ses chansons. Et c’est ce qui fait une partie de sa pertinence car sa force de caractère transpire de chaque note de ses chansons. Amoureuse de la musique au sens large, sans ornière aucune, elle est capable de passer d’un style à l’autre sans difficulté au cours d’une même chanson comme le prouve par exemple " Related To A Psychopath " qui débute par un riff de guitares fuzzées suivi d’un break d’orgues psychédéliques très Beatlesiens, repris plus tard par des violons discrets. On écoutera aussi la " Sexual Revolution " débutant comme en gospel, suivi d’un disco efficace, et finissant en orgie totale funky. Surprenant de fraîcheur et de pêche. Ses multiples influences paraissent ainsi inépuisables, de la soul classique (les distingués arrangements de cuivre de " Give Me All Your Loving " dignes des meilleurs Al Green) à la pop mid-tempo (peut-être son meilleur terrain, lui permettant d’exploiter au mieux son phrasé) de " Freak Like Me " ou celle, toute en douceur, de " Forgiveness ", sans oublier le truc le plus incroyable de l’album à savoir le cabaret psychédélique (mélange de Kurt Weil, du Pink Floyd de " The Wall " et des Beatles) de " Oblivion ", preuve à nouveau de son incroyable curiosité musicale. On n’oubliera pas non plus le funky " Related To A Psycopath ", l’entraînant " Boo ", un surprenant " Hey Young World II ", reprise d’un vieux rap de Slick Rick, particulièrement émouvante, la ballade imparable " Sweet Baby " qui sent grave le hit, et on regrettera peut-être l’inutile homme à Hendrix " Blowin’ Up Your Speakers" qui, à défaut d’exploser nos hauts parleurs, nous casse franchement les bonbons (rassurez-vous, pendant une minute seulement). Macy Gray ne fait qu’arriver sur le devant de la scène et on ne demande qu’à la découvrir. Ca tombe bien, sa carte d’ identité (" The ID ") est à la disposition de qui est prêt à faire l’effort de s’y intéresser avec un des meilleurs albums de R&B de l’année. A écouter :
Macy Gray, "The ID", 2001, Epic. |
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