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MADONNA : "Music"

 
 On peut penser ce que l’on veut de Madonna (et je ne m’en gène pas…), cette chanteuse à réussi d’une façon totalement personnelle à marquer son époque.

Se déniaisant en icône sulfureuse des années 80’s (après avoir fait un faux départ dans un film érotique, d’ailleurs), elle prouve rapidement qu’elle a bien appris toutes les leçons de la pop music et du monde du show (et surtout du biz), réussissant à se refaire une virginité avec le livre scandale " Sex ".

Elle n’a à aucun moment de sa carrière (que l’on n’a pas vraiment suivi en détail, avouons le) paru " hors du coup " malgré les pièges inhérents à ce type de positions parfois casse-gueule…

Pour preuve, le précédent " Ray Of Light " qui, malgré ses fausses audaces, réussi à la faire repasser au premier rang et à la dresser en nouvelle icône des " clubbeurs ", clientèle pourtant furieusement zappeuse.

On la retrouve donc aujourd’hui, à la recherche de chair fraîche, afin de s’inscrire à nouveau dans l’air du temps. Étrangement, c’est chez un vieux maître, rescapé comme elle des années 80’s, qu’elle se paiera cette nouvelle candeur.

Le petit frenchy, Mirwais pour le nommer, s’est en effet payé le luxe d’échapper à sa réputation d’ex Taxi Girl pour nous revenir l’année passé avec un album étonnant de rouerie et de fulgurances, le bien nommé " Production ". C’est en effet lui qui, accompagné de William Orbit (sur des morceaux différents il est vrai), va délivrer ce mélange de neuf et de vieux afin de permettre à la belle de se sentir totalement dans son élément. Au rayon des nouveautés, on remarquera que la voix de la chanteuse est régulièrement méconnaissable, complètement noyée dans d'impressionnants effets sonores (comme sur " Impressive Instant ").

Annonçant la couleur, " Music ", peut-être le single le plus audacieux de la madone, est une tuerie de contre temps et de rythmes funkys.

L’autre single est lui aussi une réussite, avec son riff à la " Sweet Home Alabama " de Lynyrd Skynyrd, samplé et en contre temps. Une belle mélodie, une production réussie, Madonna marque encore un point.

On glissera rapidement sur l’horrible faute de goût que constitue l’insupportable single de l’an passé " American Pie " (faites tourner la programmation sur le lecteur de CD pour me virer ce truc insupportable).

L’album est plein de contradictions comme celles-ci puisqu’on retrouve des hymnes clairement orientés dance comme " Run Away Lover ", " Amazing " mais aussi des superbes chansons (la ballade acoustique " I Deserve It ", magnifique ; " Nobody’s Perfect " tout en vocoder ; le tendre " What It Feels Like… " avec Charlotte Gainsbourg sur l'intro (!!!), ou mon chouchou que l’on retrouvait déjà sur l’album de Mirwais, le nostalgique " Paradis (Not For Me) " et enfin le triste " Gone ".

Madonna, ex idole des années 80’s et égérie de notre époque, ne pouvait que délivrer son meilleur album avec ce mélange d’effets sonores out to date et de production up to date

Plein de rythmes calculés (on lance un single vraiment surprenant mais on garde au cas ou sur l’album une vieillerie qui a marché), " Music " réussit l’impossible : réunir dans un album érectile sur le même dance-floor les clubbeurs de maintenant et les amateurs de musique.

A écouter :

  • Mirwais : On doit considérer " Production " comme le petit frère de l’album de Madonna, qui contenait en germe tout ce que l’on retrouve aujourd’hui. Le retour en force du rescapé français d’une aventure qui aurait du tourner mal (Taxi Girl).
 

Madonna, "Music", 2000, Maverick.

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