Il est parfois des rencontres surprenantes auxquelles
on aurait aimé pouvoir assister. Comment s'est passée la première
discussion entre le rocker français Marc Minelli (passé depuis par les
cases swing et electro) et la chanteuse malienne Mamani Keita ? Comment
est né le projet de cet album ? Qu'importe vu le plaisir que nous apporte ce mix
inédit entre une voix agile et envoûtante, des compositions
intelligentes, des instruments "ethniques" et des
accompagnements electro subtils et respectueux, flirtant parfois avec le
jazz. On est bien loin ici des clichés de la musique
world de supermarché (comme du rap breton ou de la techno celtique. Je
n'ai nommé personne...) . Il est ici un vrai respect et une écoute
qui leur permet de produire une vraie émotion et non juste une
superposition d'éléments clichés de leurs deux univers. Pour s'en convaincre, il suffira d'écouter le hit
(passé en boucle sur FIP, évidemment...) "N'ka Willy", le
très urbain "Macary", le lancinant "Laydou" et le
roots "Si Gui Te Mogoson". On leur pardonnera alorsfacilement
les paroles un peu cul-cul du pourtant sympathiques "Demisenoun"
("Aidons les enfants du monde"... Ah non, là je peux pas, j'ai
piscine). Une belle musique, très originale et très
attachante. Mamani Keita
& Marc Minelli,
"Electro Bamako", 2001, Emarcy. |