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MANU CHAO : "Proxima Estacion Esperanza"

 
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Manu Chao, étrangement, est peut-être un des personnages qui nous a le plus durablement accompagné tout au long de notre vie.

Bien sur, au début, il ne fut qu’un compagnon de voyage sans nom ni visage. Il était pourtant déjà là, avec nous, quand nous traversions les soirées de notre adolescence en chantant le cuivré " Mala Vida ".

Mano Negra (son groupe d’alors) faisait partie intégrante de notre panoplie de voyage, cassette indispensable (les deux premiers albums sur une seule K7 audio, un pour chaque face, ça paraît étrange de dire ça maintenant, non ?) que nous nous passions en boucle jusqu’à la connaître par cœur.

Et puis on le perdit de vue, on entendit parler de ses voyages extravagants (traverser l’Amérique du Sud en train ? Une histoire de Cargo ? Bizarre tout de même…) et finalement on perdit la cassette lors de notre passage au tout digital. On retrouva bien sur au grès des chemins un best off du groupe en CD mais ce n’était plus tout à fait pareil…

Et puis il y a deux ans, on entendit par hasard une drôle de petite chanson qui nous rappelait de bons souvenirs et qui s’appelait " Je Ne T’aime Plus ". S’ensuivit un album qui peu à peu fit son chemin dans les esprits pour devenir le carton que l’on sait : " Clandestino ".

Si l’on était content d’avoir retrouvé la trace de ce vieil ami, on était tout de même un peu vexé de le savoir encore en vadrouille sur les terres sud américaines dont il ne paraissait pas avoir décroché.

Ce que l’on savait moins était que l’homme avait acquis là-bas un statut de super-star, bouleversant la jeunesse par des textes décrivant leurs frustrations quotidiennes. Au point de devenir une sorte de Bob Marley, rock star mondialiste dont les prises de position politiques étaient attendues comme celles du Messie. Si Daft Punk et Air sont, à juste titre, considéré comme les français les plus connus à l’étranger, il ne faudrait pas oublier de rajouter Manu Chao dans le tiercé de tête…

Plutôt que péter les plombs (la réaction la plus probable dans ce genre de situation), note ami décida de continuer à tourner et à traverser le continent en jouant dans des scènes minuscules, voire dans la rue pour une dizaine de personnes.

Il nous revient enfin avec un nouvel album nommé " Proxima Estacion Esperanza " dont on ne doute pas qu’il aura le même succès que le précédent. En effet, il s’agit là du petit frère du précédent et on imagine sans mal que les ‘marketeux’ de Virgin, sa maison de disques, ne manqueront pas de nous préparer le pack double à moitié-prix d’ici six mois pour nous refourguer à nouveau les deux albums.

Les grincheux lui reprocheront bien de ne pas changer de paysage : toujours les mêmes petits effets sonores qui constituent donc sa marque de fabrique (ahh, ces fameux Tiouuuuu), toujours les mêmes chansons… Laissons les parler, les mêmes détestaient la Mano avant qu’ils ne se séparent et décrètent que c’était l’un des plus grands groupes français…

Au rayon des nouveautés, Manu Chao nous gratifiera d’une certaine ouverture par rapport aux traditionnelles chansons en espagnol puisque l’on entendra aussi du portugais et de l’arabe…

Bref, comme tout le monde, vous avez aimé l’album précédent ? Vous adorerez celui là. Ne boudez pas votre plaisir et visitez le monde avec notre voyageur infatigable…

A écouter :

  • Clandestino : le carton inattendu qui a déclenché le feu aux poudres.
  • Bob Marley : incroyable mais vrai mais on est bien obligé de comparer le petit français à ce phénomène planétaire que fut le pape du Reggae en terme d’impact médiatique (au moins pour le continent sud américain)

Manu Chao, "Proxima Estacion Esperanza", 2001, Virgin.

 

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