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MENDELSON : Quelque Part

 
 
 Mendelson (à priori rien à voir avec le compositeur classique) était resté dans nos petits carnets avec un terrible album qui avait constitué une superbe face B à l’album de Bashung " Organique " sans jamais nous décevoir, nous faisant même partager ce bonheur égoïste de connaître un des meilleurs groupe français inconnu en devenir.

N’attendant rien d’eux (vu leur peu d’espérance commerciale - on parle pas de talent, on parle de marché là -), c’est plein du bonheur de quelqu’un qui revoit un vieil ami que l’on découvre ce nouvel album qui nous annonce que si l’ " Avenir est Devant ", il ne peut qu’être " Quelque Part ", sans autre précision.

Et c’est vrai que c’est cette absence de repère fiable qui nous plaît chez Mendelson, aucun autre groupe français actuel ne peut se permettre de nous entraîner dans un univers aussi étrange et pourtant si familier.

Les personnages décrits sont en effet aussi banals que vous et moi, peut-être plus banals encore ce qui créé leur intérêt.

Car ne vous attendez pas ici à de vulgaires histoires d’amour, celui-ci n’est ici relégué qu’au rang de symptôme d’un malaise social. L’homme banal par excellence ne croit plus à l’amour et ne vit plus que raccroché aux épiphénomènes qu’il observe dans son quotidien.

Ces histoires déprimantes – mais tellement réalistes – n’existe que par la voix d’un chanteur (si peu) particulièrement attachant tandis qu’un orchestre élargi (par rapport au premier album) se lance régulièrement dans des improvisations quasiment free jazz.

Et c’est parfois un tel déluge aussi bien sonore qu’émotionnel que ces chansons en deviennent difficiles à écouter. Les paroles peuvent être d’ailleurs particulièrement traumatisantes… Ou tout simplement justes…

" La solitude avec les années, ça finit par ne plus rien dire "…

En résumé, un album d’artistes profondément atypiques, avec un discours particulièrement intéressant, qui restera dans le paysage souvent monotone de la chanson française.

A écouter :

  • L'avenir est devant : jamais premier album n’aura aussi mal porté son nom tellement les paroles laissent supposer le contraire. Et pourtant, ce terrible constat s’accompagne de chansons – et de terribles paroles - qui se gravent de façon indélébile dans notre mémoire.

Mendelson, "Quelque Part", 2000, Lithium.

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