MORCHEEBA : "Fragments Of Freedom"

Perso, je les ai découvert à la sortie de leur excellent bien que deuxième album : Big Calm. Love at first sight… Ecouté en boucle puis conseillé aux amis, puis conseillé aux collègues de bureau (y en a pas UN qui y ait échappé, ils l’ont tous chopé !), et puis… Et puis l’amour s’en est allé… " Love is the Saddest Thing when it goes away " comme disait l’autre (Carlos ? Non, pas celui là… Jobim !).

Et puis on a bien été obligé de réécouter, cet album, pour le critiquer il y a un an, au début du site (snif ! Comme le temps passe…). Et il est vrai que l’on avait repris plaisir à côtoyer la charmante voix de Skye ainsi que les élégantes parties de guitare de Ross Godfrey. De là à espérer une nouvelle rencontre, il n’y avait qu’un pas…

Hélas, trois fois hélas, on ne gagne pas toujours à revoir ses anciennes amours et si le deuxième album est toujours très agréable à écouter, le temps a infligé quelques dégâts à la musique du groupe comme le prouve ce troisième album… Et ce n’est pas que de la patine sur la platine, certaines rayures sont bien profondes…

Bon, n’exagérons pas non plus, les mélodies sont généralement toujours aussi agréables et sucrées et l’ensemble coule plutôt bien… Mais, rien n’y fait. Les amoureux de la première heure se sentent trahis…

Il est vrai que Big Calm évoluait constamment aux limites entre pop ciselée et sucrerie et c’est bien ce qui faisait son charme…

Mais le temps est passé et la beauté est fardée.

J’en veux pour preuve ce " Love Sweet Love " vulgaire et déprimant ou " In the Hands of The Gods " intermède rappeux et lourdingue,

De plus, un doute affreux s’empare de moi à l’écoute de la flûte et des accords de " Fragments Of Freedom ", ça vous rappelle pas un certain ascenseur pour les étoiles ? Quant aux guitares rythmiques du pont avant le refrain de " Coming Down Gently " qui me rappellent celles du " Low " de Bowie…

Enfin, peu importe, puisque le reste se laisse gentiment écouter un soir d’été, la fenêtre ouverte, une clope au bec en se disant que, décidément, le temps ne fait rien à l’affaire comme disait l’autre…