Sigur
Ros : "Agoetis
Byrjun"
La première chanson "Svefn-g-englar" (je ne parle même pas de l’intro) nous confirma dans nos impressions. Nous venions de rentrer dans un univers parallèle au rock ‘n’ roll où le calme et le feutré se dispute aux hululements des guitares. Le chanteur semble quant à lui décidé à ne pas rompre notre rêverie puisqu’il pousse le vice jusqu’à chanter dans une langue inconnue de nos oreilles (islandais dans le texte : vous avez les paroles, vous pouvez chanter avec lui…).
C’est une bulle étrange ou l’air et les sons semblent se déplacer lentement dans laquelle nous stationnons actuellement. Une sorte d’invitation à la méditation ou les silences et la durée (dans le sens de tenue de la note) compte plus que le nombre de notes jouées à la minute ou que le volume sonore.
L’ensemble de ce long disque (71 minutes) se déroulera dans un cocon (on comprend mieux maintenant le dessin de la pochette) chaud et humide, accompagné par une douce voix nous susurrant à l’oreille.
On remarquera la capacité de nos voisins nordiques à créer des espaces sonores inédits, des signatures soniques uniques comme c’est le cas pour Bjork ou 22 Pistepirko.
Une réelle oasis de fraîcheur dans un monde musical de plus en plus formaté.
A
écouter : - 22 Pistepirkko
: "Big Lupu". Dans notre rubrique " Que sont-ils devenus ? ", je demande les nordiques 22 Pistepirko qui possédaient un réel don pour dynamiter les structures convenues du rock.
- Si ça ne faisait pas trop pédant, on
hésiterait presque à parler d’Arvo Part
- Le tout nouveau et très beau Takk...
Sigur Ros, "Agoetis Byrjun", 2000, Fat Cat Records.
