SPORTO KANTES : "Act. I"

• Ne pas juger un livre d’après sa couverture.
• Ne pas juger un disque d’après sa pochette.

Et c’est vrai qu’elle est affreuse cette pochette…

Jugez plutôt : une poitrine de femme à la blancheur à la limite du maladif découverte sur une chaîne en argent avec marque " Zizou " dessus.

Inutile de dire que le pire pouvait être à craindre, c’est à dire un disque de rappeur fous du ballon rond.

MAIS QUE NENNI ! Au lieu des déclarations égocentriques et masturbatoires de quelque adorateurs de la rime pauvre, vous allez rentrer dans un univers sonore unique et envoûtant.

Sporto Kantes, c’est un duo français qui se caractérise par une maîtrise totale et impressionnante de l’espace et du dosage entre les instruments et le chanteur. Chacune des chansons que compose l’album entraîne l’auditeur dans son monde à elle, parfaitement millimétré et totalement jouissif.

On devrait parler d’électro-dub pour cette maîtrise subtile de la dilatation temporelle et du détournement des sonorités et on se retrouve à de nombreux moments dans des espaces-temps distordus et improbables comme en proposaient les grands albums de dub.

Les samples de voix (nombreux) sont toujours impeccablement mêlés à la rythmique et trouvent ici une nouvelle jeunesse : des chanteurs reggae " GO ", Janis Joplin " XX Live ", des extraits de films " Mundo " , Al Green sur " 18H27 ", et il y en a plein d’autres que je n’ai pas réussi à reconnaître !

Les ovnis sont nombreux sur cet album mais on dégagera particulièrement un " Confused " bien nommé où se marient à merveille une basse funky et un piano mélancolique, un " Go " fondamentalement roots reggae, un " Mundo " en espagnol ? à l’ambiance particulièrement envoûtante, un " Car Video " réjouissant, un " Oh Nuit " planant et aux scratches judicieux, un " Buster " à nouveau très roots et terriblement séduisant, on terminera par un " Nino " climax particulièrement calme.