La Discothèque Idéale
 Retour
 
 

Leftfield : Rhythm And Stealth

 
 

Leftfield avait révolutionné le monde de la musique moderne avec son premier album " Leftism " (1995, déjà…) qui redéfinissait les frontières entre le rock et la house. D'innombrables suiveurs se sont infiltrés dans cette brèche tandis que le groupe paraissait avoir perdu les clefs de leur studio d'enregistrement.

Presque cinq ans de silence pour ça ? C'est la réflexion que nous inspire une première écoute inattentive. En effet, rien de bien nouveau sous le soleil. On retrouve nos marques mais rien ne laisse transparaître le choc éprouvé par la première écoute de Leftism. Seuls des rythmiques très travaillées retiennent notre attention dans ce qui ressemble à un album très monochrome.

"Rythme & Furtivité " : la beauté subtile de ce disque avance effectivement masquée, cachée par des rythmes globalement assez puissants et une uniformité qui n'est qu'apparente.

On se laisse peu à peu gagner par les percussions hypnotiques et les sons trafiqués (parfois étonnamment très krafwerkiens) pour rentrer dans ce qui ressemble à un rituel, à une transe. On se situe ici dans une techno intelligente, rappelant certaines sensations éprouvées dans les raves sur certaines chansons utilisant les mêmes codes et les mêmes progressions. Mais, que les allergiques se rassurent : on ne s'en tient pas uniquement à de la techno : ici, le maître mot est mélange.

On retiendra entre autres le quasi rap de " Dusted " ; le " Chant of a Poor Man ", magnifique reggae chanté d'une voix habitée ; une ambiance fascinante et hallucinée sur " El Cid " ; la participation d'Afrika Bambaataa (vous vous souvenez de " Peace Love and Having Fun " avec James Brown ? Un grand moment…) sur " Afrika Shox " ; la soul drum&bass de " Swords " ; l'ambiant de " Rino's Prayer "… Bref, une écoute cette fois attentive recèle de nombreuses perles.

Furtif et puissant, Leftfield avance masqué et suit son chemin : définir les nouvelles bases sur lesquelles va se bâtir la musique de la prochaine décennie. " Rythm & Stealth " : la voie du guerrier ?

A écouter :

  • Leftism : Le précédent Leftfield n'a que peu vieilli et, aussi bien pour son importance historique que pour sa qualité intrinsèque, nécessite une place de choix dans votre discothèque.
  • Kraftwerk: Le rapport n'est pas immédiat au premier abord mais ces deux groupes ont en commun une volonté de mélange et de recherche sonore qui les ont toujours situés parmi les pionniers. A noter que le dernier Leftfield contient parfois des sons évoquant parfois le Kraftwerk de la grande époque…

 

Leftfield, "Rythm & Stealth", 1999, Sony/Columbia.

Ecouter
 
 

Haut