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ALAIN BASHUNGALAIN BASHUNG : Fantaisie Militaire Fantaisie Militaire

  
 

Alain Bashung "Fantaisie Militaire", 1998, Barclay.

Attention, gros niveau ici. Cet album est le meilleur de l'Alain, qui n'est pas n'importe qui au demeurant…

Il est important de replacer tout ça dans son contexte : Monsieur Bashung venait de sortir d'un longue histoire amoureuse et réglait ses dettes avec cet album. Coïncidence : j'étais moi même dans la même situation au moment ou j'ai reçu ça en pleine tronche… D'ou un attachement indéniable à ce disque mais il n'est vraiment pas nécessaire de sortir de la même situation pour l'apprécier.

" Malaxe " annonce le ton. Rythmique lourde et légère (étonnant, non ?) qui accompagne des textes décrivant le processus amoureux se produisant entre deux êtres aussi différents qu'un homme et une femme se rencontrant et décidant de passer un bout de temps ensemble.

Là c'est le tube, même s'il n'est pas tellement passé à la radio. " La nuit je mens " est une mélodie terrible… Des textes strictement irracontables (comme souvent chez Bashung), tournant toujours de la relation amoureuse et de l'influence que chacun peux avoir sur l'autre et inversement… " J'ai dans mes bottes des montagnes de questions ou subsiste encore ton ego ". Et sur l'infidélité " La nuit je mens "… Superbes orchestrations de Monsieur Joseph Racaille qui traversent tout l'album…

" Fantaisie Militaire " commence à annoncer le ton menaçant du disque : dissonances discrètes puis rythmiques lourdes avec guitares " L'amour t'a faussé compagnie ". Ce n'est pas un disque de réconciliation mais un album de rupture. Pour preuve, j'en veux les larsens des guitares… Et puis c'est " Mes prisons ", une décharge d'adrénaline de guitares et de violons arabes convulsifs traversés de moment de calme trompeurs… " Qu'on me presse une orange, de ma peine je ferais mon lit ". Rien que pour ces paroles et pour les arrangements, on l'aime notre Alain…

La seconde grande ballade du disque, c'est celle-là : " Dehors "… L'homme qui sort de sa déprime résiduelle pour se joindre à la masse des hommes insatisfaits et malheureux " Dehors, faudra se serrer comme une foret vierge, faudra se mêler de lianes infinies. Effet de serre, ma vie sous verre s'avère ébréchée… ". Il reste encore des gens qui savent écrire des textes…

Un petit peu de rythmes jungle, aidé par Samuel Burger, le Monsieur de Kat Onoma, c'est " Samuel Hall ", le summum de la paranoïa quotidienne. Totalement schizophréphique…

La fin est somptueuse : une ballade au piano. " Angora ". Que dire de plus ? Il suffit d'écouter…. " Le souffle coupé, la gorge irritée, je m'époumonais sous broncher… ". La rupture et le regret… " La discorde qu'on a semé à la surface des regrets n'a pas pris " , C'est tout ce qu'il reste. " Angora, montre moi d'ou vient la vie, ou vont les vaisseaux maudits, Angora, sois la soie, sois encore à moi ".

Le meilleur disque français depuis un bon bout de temps qui allie de textes ciselés et précis du niveau d'un Gainsbarre aux arrangements somptueux d'un Gainsbourg… Qui dit mieux ? Non, vraiment, pour tous ceux qui ont une âme en peine et pour tous ceux à qui ça pourrait arriver, c'est à dire 95 % de la population, ce disque va vous consoler…

 

A écouter :

  • L'imprudence : son dernier album nous emmène à nouveau dans des territoires fabuleux et inconnus, accompagné comme toujours ces derniers temps par d'excellents musiciens.
  • Serge Gainsbourg: Que ce soit pour les textes de Monsieur Alain (aidé par son nouvel acolyte !) ou pour les arrangements de Joseph Racaille, tout nous ramène au grand Serge. Et ce n'est pas un petit compliment !
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