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PABLO MOSES : "Revolutionary Dream"

 
 

Critique envoyée par un de nos lecteurs : Tinou !

Le jour où j’ai écouté cet album m’ai venu à l’esprit l’éternel soucis de classification qu’ont les mélomanes avec la musique. Surtout avec le rock ! Mais avec le reggae, pour les non-initiés, c’est simple, il n’y en a pas, ou bien si, il y a Bob et les autres, les autres étant ce qu’ils ne connaissent pas ou peu. Pour les initiés, il y a bien de grands mouvements : dub, roots, ska, rocksteady, etc…mais retour au problème : c’est encore une bien faible classification ! Quand j’ai entendu ce CD, je me suis dit : " bah ca, ca va être coton à classer ! "

Alors, pour vous, j’invente une nouvelle classification : LE SUPER MEGA ROOTS ! ! ! Effet spliff garanti, relaxation instantanée. Et c’est beau !

Edité en 78, c’est l’un des premiers albums de Pablo. Son style est simple, dégagé de toute " complication " musicale, ça coule, c’est cool ! D’ailleurs, la justesse de sa voix ou des instruments voire parfois le rythme ne sont pas une priorité, une dissonance qui pourra gêner certains sur la première écoute, avant de céder sous l’harmonie qui en ressort malgré tout, cette harmonie balancée entre la lourdeur de la basse / batterie et la légèreté d’une flûte traversière intermittente, d’un couple guitare / orgue typique années 70 et de Pablo.

Sa voix manque de pureté mais il sait lui donner l’intonation adéquate, créant ainsi avec les instruments un ensemble légèrement dissonant. L’adéquation suit le ton de ses paroles Yodesque (de Yoda, personnage de Star Wars, signifiant inversement de la place des mots), qui véhiculent des messages sur le rastafarisme (parfois même critiques : " Be not a dread "), sur les guettos (" Blood Money ") mais très peu pour l’amour. Les hits de l’album sont incontestablement " I Man a Grasshopper " mixé par Lee " Scratch " Perry, et " We should be in Angola ".

En gros c’est une harmonie rustique, presque volontairement rustique, partant dans des contrées inexplorées de structures simples puisque Reggaes (n’en déplaisent aux passionnés, il faut dire ce qui est !), celles qui sortent des sentiers battus tout en gardant cette marque de fabrique qui fait qu’on s’y complait et qu’on l’adopte. Attention : si cet album a un charme indéfinissable, il n’en est (malheureusement) pas de même pour ses autres albums ; je vous conseille donc de découvrir Pablo avec celui-ci.

Le moment idéal pour écouter cet album, c’est quand on a besoin de calme, en voiture ou le lendemain d’une orgie festive par exemple. Alors la musique vient éradiquer chaque parcelle de violence dans l’atmosphère, elle s’immisce dans vos pensées et vous repose en vous laissant dans la tête des airs simples mais abstraits, beaux mais disgracieux, un reggae différent !

Pablo Moses, "Revolutionary Dream", 1978.

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  • Bob, forcément !

 

 
 

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