La Discothèque Idéale | ||
David Bowie : "At The Beeb" |
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Des enregistrements inédits de Bowie de 1968 à
1972, ça ressemble à un rêve. La BBC continue donc, après Hendrix,
Led Zeppelin, de nous régaler avec
ses vieilles bandes.
Et quelle belle promesse que d’assister à la métamorphose du jeune Bowie en la superstar Ziggy Stardust. Le premier disque recouvre en effet la période pré-ziggy plutôt folk et acoustique tandis que le second nous plonge dans le déferlement sonore du meilleur groupe ayant jamais accompagné le Thin White Duke. La schizophrénie qui a toujours accompagné le personnage se retrouve ici, l’auditeur étant partagé entre les deux disques dont on est bien obligé de trouver que le premier est singulièrement ennuyeux (comme les albums correspondants) tandis que le second révèle des chansons explosifs et un chanteur au meilleur de sa forme. Parlons donc du second disque qui fait la part belle aux grandes chansons de " Hunky Dory " et de " Ziggy Stardust ". Profitons-en pour rappeler le rôle essentiel qu’a joué le guitariste Mick Ronson dans la construction du son du Bowie de l’époque grâce à ses solos déchaînés entraînant le groupe vers le power rock en naissance. Écoutez par exemple les solos suivants : la délicatesse de " Eight Line Poem ", la slide en fusion de " Hang On To Yourself ", ou la furie de " White Light/White Heat ". Mick possédait sur tous les autres ce truc fabuleux, ce feeling tout en restant toujours extrêmement concis contrairement aux pisses notes de l’époque. Les quelques reprises nous permettront de nous rendre compte des influences du Bowie des débuts à savoir Jacques Brel via Scott Walker (Amsterdam) et surtout le Velvet Underground, registre dans lequel le chanteur semble particulièrement à l’aise (" I’m Waiting For The Man ", " White Light/White Heat "). Bref, un disque indispensable pour les fans et franchement dispensable pour le pékin moyen. Les autres essaieront de jeter une oreille sur le second disque avant de se décider. PS : Éviter l’édition spéciale 3 CDs accompagnée du show BBC du 27 juin 2000 qui se révèle franchement soporifique et inutile. Seul intérêt : nous révéler que finalement, " Seven ", du dernier album, se révèle être une très bonne chanson. Maigre butin… A écouter :
David Bowie, "At The Beeb", 2000, EMI, 3CD. |
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