La Discothèque Idéale | ||
CHEB MAMI : "Dellali" |
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Le Rai bénéficie incontestablement d’une certaine
mode depuis quelques années, plus précisément depuis la tournée
" 1, 2, 3 soleils " qui avait réunis Khaled, Faudel
et Rachid Taha. Mais pas Cheb Mami… Une injustice qui se paye aujourd’hui puisque le chanteur nous démontre avec brio sur cet album qu’il est l’un des plus talentueux chanteur du genre (la plus belle voix du rai ?) mais surtout l’un des plus aventureux. Il hésite pas en effet à s’ouvrir à l’international afin d’épanouir son son grâce aux pattes magiques de deux producteurs célèbres à savoir Nile Rodgers et le maitre de l’Asian Sound à savoir Nitin Sawnhey. Force est de reconnaître que chacun a pu à loisir poser son empreinte sur le chanteur puisqu’on peut relativement facilement deviner qui a produit quoi. Si Nile Rodgers fait preuve d’une bonne dose d’humour en acceptant le clin d’œil de Cheb Mami sur " Le Rai, c’est Chic " (rappelons que le groupe qui a vu débuter Nile en tant que guitariste se nommait précisément… Chic !), il ne se prive pas pour autant d’appliquer sa production formatée et quasi putassière sur le morceau. Le son de Nitin Sawhney se reconnaît lui à la première oreille sur les basses de " Khalouni ", et se confirme à l’écoute des arrangements de violons. A coté des tubes évidents comme le reggae " Madanite " (en duo avec Ziggy Marley) ou le featuring avec Sting aux chœurs : " Le Rai C’est Chic ", on retrouvera quelques chansons plus aventureuses comme " Yahamami ", " Ana Louache "et " Tzazae ". L’ensemble se révèle de haute tenue grâce à l’incroyable voix de Cheb Mami et sa faculté incroyable de s’approprier et de transfigurer n’importe quelle mélodie, et ceci malgré des orchestrations parfois pleines de surprises. Et lorsque les puristes assureront plein de morgue que tout ceci ne constitue pas du rai pur sucre, on se contentera de hausser les épaules en leur faisant remarquer qu’un peu de mélange de cultures en ces temps troublés ne fait pas de mal… A écouter :
Cheb Mami, "Dellali", 2001, Virgin. |
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