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Nitin SawhneyNitin Sawhney : "Prophesy"Prophesy

Nitin Sawhney nous avait littéralement bluffé l’année précédente avec un album d’une beauté somptueuse, accompagnant l’essor actuel des rencontres entre les musiques indiennes et occidentales.

Il nous revient cette année avec des ambitions nouvelles et un album plein de featurings.

Le son du célèbre remixer se fait sentir dés les premières secondes du très beau " Sunset " qui ouvre l’album : une voix chaude et sensuelle, une basse ronde et puissante et une mélodie soul bien accrocheuse. Suivi par un subtil et envoûtant " Nothing ", ce début s’annonce prometteur.

Si ces premiers morceaux semblent resservir les mêmes plats que l’album précédent, la suite va nous prouver qu’il y a du nouveau dans l’univers de Nitin Sawnhey ou plutôt un changement dans la continuité.

Ainsi le concept de métissage musical entre l’Inde et l’Occident qui semblait le fil directeur de Broken Skin est ici déployé sur l’ensemble de la carte du monde et les titres de l’album semblent tous naviguer aux confluents des différents continents. On pourra ainsi trouver au détour d’un morceau des influences d’electro, de ragga, de trip-hop, de jazz, de drum’n’bass, voire même du rap, du (presque) hard-core métal, du rai et du flamenco…

Si l’on retrouve à nouveau l’obsession du " concept album " (ici articulé autour de la technologie et de son influence sociale illustrés par les deux versions de " Street Guru "), on préférera s’intéresser aux nombreux et prestigieux featurings comme Natacha Atlas (" Acquired Dreams ") ; Cheb Mami (" Moonrise ", surprenant et logique mix entre rai et flamenco) et la superbe voix de Terry Calier dans un rôle sur mesure sur " The Preacher ".

Il ne faut pas négliger non plus la réussite des mélodies tendues par des voix féminines caressantes comme ces " Sunset ", " Nothing More ", " Walk Away " ou tout simplement ces morceaux totalement envoûtants comme " Breathing Light "

Si l’on doit apporter un bémol, il portera sur un assez agressif " Ripping Out Tears " qui paraît quelque peu déplacé face à la finesse du reste de l’album.

Nitin Sawnhey réussit donc l’exploit de ne pas décevoir malgré une barre placée très haut par le précédent album et l’on se jettera sur ‘Prophesy’ sans réserve aucune.

Nitin Sawnhey, "Prophesy", 2001, ENG.

A écouter :

  • Broken Skin : Son album précédent. Une autre merveille.
  • Susheela Raman : une autre vision du métissage indo-occidental, plus acoustique.

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