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SHAWN LEE : "Monkey Boy"

 
 Décidément le cross-over est encore et toujours à la mode et nul ne s’en plaindra.

Alors que notre ami Jeb Loy Nichols s’attaque à la soul soyeuse et tandis que Beck se prend pour un funker fou, le dénommé Shawn Lee (qui n’en est semble-t-il pas à son coup d’essai) est pris du rêve démesuré de mélanger l’ensemble de la musique black américaine et de la faire rentrer dans son creuset d’influences d’un petit blanc bec américain moyen (comme les deux susnommé d’ailleurs).

Et ça nous donne un disque pour le moins réjouissant bien qu’un peu déroutant au premier abord…

Si la voix – souvent élégante - rappelle assez régulièrement Prince (" Kill Somebody "), ou un crooner soul (" Hangin’ By A Thread "), les orchestrations intègrent dans un joyeux bordel des guitares électriques enragées, des scratches, des samples, des lap-steel, des guitares slide, des clochettes ( ?), ou encore des violons.

Ce patchwork d’influences se retrouve dans quelques superbes mélodies comme le soulisant " Hangin’ By A Thread ", la surprenante bossa " Happiness ", la valse délirante de " 8 Million Ways To Die " ou encore la Lenny Krawitzienne et réussie " Don’t Trust Men ".

Et même si l’on est pas nécessairement emballé par toutes les chansons, l’écoute du disque se révèle au final particulièrement plaisante et originale, le tout enlevé grâce à une voix et un song-writing particulièrement impressionnants et mutants.

A écouter :

  • Jeb Loy Nichols qui tentait lui aussi de mélanger la soul et le folk. Bien plus calme et plus homogène… Peut-être un petit peu moins intéressant.
  • Beck : à nouveau, le petit génie revient comme une influence majeure et indéniable, surtout depuis son tournant funk.
  • Shawn Lee a probablement écouté de nombreuses fois Prince dans sa chambre… On le retrouve aussi bien dans la voix que dans les mélodies

     

Shawn Lee, "Monkey Boy", 2000.

 

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