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U2 : "All That You Can't Leave Behind"

 
 Quel tâche plus inutile que de critiquer le nouvel album de U2 ?

Le groupe fait depuis longtemps partie des méga superstars du circuit et plus personne n’attend avec impatience la critique de leur album pour savoir s’il va - ou non - l’acheter. Les fans l’ont déjà dans leur discothèque tandis que les autres lèvent les épaules avec indifférence, jetant peut-être une oreille distraite sur le nouveau single en espérant retrouvant la surprise qu’avait constituée un joli " Sweet Thing ", récemment diffusé sur les ondes. 

Il est bien loin le temps ou U2 sauvait les 80’s d’un mortel ennui avec ses hymnes rock épiques. Il est loin le temps aussi ou Joe Manito découvrait le groupe avant la sortie de leur premier album en première partie de Talking Head.

Soyons clair, cet album n’intéressera que les fans.

Bon, on ne va pas cracher dans la soupe… Bono sait toujours écrire de belles mélodies ce qu’il prouve généralement en laissant de coté ses oripeaux habituels pour revenir aux racines (le quasi gospel " Stuck In A Moment With You ", le classique " Walk On ", la ballade pop " Grace ").

A nouveau, on se retrouve en admiration devant le travail admirable d’un The Edge qui, après être devenu le guitar hero le plus improbable de sa génération (ses rythmiques noyées dans l’écho sont maintenant ã , à savoir : marques déposées), continue son exploration de sonorités. Un guitariste aussi discret ne peut qu’être loué (ça nous change des pisses notes qui courent un peu trop les rues dans le milieu des guitaristes)… Notons ainsi sur cet album entre autres la magnifique rythmique délicatement saturée de " Kite " ", l’embrasement de " When I Look At The World ", la subtilité d’un " Grace ").

Je me souviens de quelques pythies qui prédisaient il y a quelques années un revival des années 80’s pour le début de ce nouveau millénaire (attention, cette phrase est temporellement compliquée). Après avoir vouées ces personnes aux supplices des démons des sept cercles pour supputer telle retour de la misère musicale, je dois bien leur accorder un certain don de clairvoyance. Cerné donc par FatBoy Slim (ex Housemartins), Mirways (ex Taxi-Girl), Madonna, et bientôt par le retour en triple exemplaire du Boss himself (Bruce Springsteen), force est de constater que ceux qui nous ont sauvé de l’ennui pendant ces annus horribilis sont aujourd’hui restés complètement scotchés au contraire de celle que l’on vouait alors aux gémonies et qui nous enchante maintenant (enfin, n’exagérons pas non plus quand même), j’ai nommé l’indéboulonnable Madonna… Sic Transit Gloria Mondit

A écouter :  
  • The Joshua Tree : L’album de la consécration. Tout le monde doit déjà avoir avoir cet album dans sa discothèque ou au moins l’avoir entendu 50 fois. Inutile donc d’y revenir sinon en précisant qu’il ne contient presque que des hits…
  • Achtung Baby : Comparable à " Inforgettable Fire " pour la prise de risque, cet album marque l’entrée du groupe dans la décennie 90’s avec le retour de Brian Eno et l’introduction de sonorités électroniques. Contre toute attente, un très bon album de transition avec quelques morceaux particulièrement étonnants, montrant le groupe sous un jour nouveau…
  • Under A Blood Red Sky : Un live devenu mythique, parfaitement représentatif de la première période à savoir un groupe brûlant littéralement la scène grâce a ses hymnes, repris par la foule (" Gloria ", " Sunday Bloody Sunday ", " 40 "…).
  • The Inforgettable Fire : mon petit préféré mais pas le plus facile d’accès. S’éloignant de la logique " rock héroïque " de leurs débuts, le groupe s’arroge les services des producteurs Daniel Lanois et Brian Eno qui construisent une sorte de cocon sonore pour le groupe. Si l’on retrouve un " Pride (In The Name Of Love) " rappelant les débuts, le reste du disque se compose de larges boucles sonores planantes, permettant à The Edge de développer le style qui va le rendre célèbre.

U2, "All That You Can't Leave Behind", 2000, Island.

 
 

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