MASSIVE ATTACK : "Mezzanine"

Dés l'intro, on sent que ça va pas être gai, ce voyage. A croire que les Massive qui voulaient absolument faire danser tout le monde sont morts et enterrés pour laisser place à un groupe multiforme et dépressifs.

Les ambiances sont impressionnantes et aucune chanson ne laisse indemne. L'univers est quand à lui unique, Massive fait de la musique comme personne d'autre.

Les rythmes sont oppressants et répétitifs et les voix masculines sont noyés dans des effets d'écho les rendant indistinctes.

Seuls éclairs de lumière : les chanteuses ( la chanteuse d'Everything but the Girl, magnifique) et Horace Andy (chanteur de reggae mythique, réintroduit au premier plan par les Massive dès leur premier album).

Vu comme ça, l'album ne paraît pas très engageant et il est vrai qu'il n'est pas facile à écouter. Le matin au réveil : une bonne solution pour passer une journée la tête dans le cul. Dans la voiture : impossible de rentrer dans l'ambiance. Avec sa copine : parfait pour déprimer à deux. Reste tout seul au casque le soir au sortir d'une soirée : l'ambiance est là immédiatement et vous accompagne dans vos rêveries solitaires.

Un des meilleurs albums de l'année 1998.

A écouter :

• Le Dub en général. Voir Lee Scratch Perry pour les prémisses du genre.
• Les grandes voix du Reggae dont Horace Andy.
• Tricky : membre actif des Massive (le célèbre " Karma Coma " et sa rythmique étrange, c'est lui)
• Les deux autres Massive : ils sont tous les deux indispensables car ils posent les bases de la musique qui va suivre. Blue Lines révolutionne la musique dansante quand Protection préfigure le mix dance/rock. Comment faisait-on avant Massive ?
• Le reste est un gigantesque melting pot. Ces mecs là étaient D.J. dans des sounds-systems et brassaient des multitudes de genre, donc…
• Un best of pour réviser les classiques : Collected.

Massive Attack, " Mezzanine", 1998.