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 IGGY POP : "Avenue B"
 
La pochette
 

Je vous invite à participer à une petite révolution… Enfin, révolution.. S'entend…

Les grands fans de l'Iguane savaient depuis longtemps qu'au fond, l'Iggy était un sentimental.

Et ben, ça y est ! La glace des apparences tombe et voilà qu'un autre homme nous apparaît : un crooner ! Bon, c'est vrai qu'il est pas encore total class en smoking avec une top model à ses cotés à la Brian Ferry (la preuve c'est que les vieux réflexes sont encore là : " I want to fuck her on the floor on my book of ancient law". Sacré Iggy !).

Mais quand même, étonnant de voir le nombre de ballades que l'on va trouver dans cet album… Bon attention, c'est quand même de la qualité, Madame. On est pas chez Céline Dion, ici… Iggy a beau avoir dépassé les 50 anniversaires, il n'est toujours pas décidé à se laisser pousser la bedaine…

Donc, qu'a-t-on en stock ici ? Des chansons sur des tempos lents (peut-on les qualifier des ballades ? Pas toujours…) qui peuvent aller du quasi mass-media (" Miss Argentina "), à la chanson qui tue (" Long Distance ") en passant par du talkin' blues (" She Called Me Daddy "). Tout ça, c'est du tout bon…

Et puis de temps en temps, on retrouve l'Iggy des Stooges avec " Shakin' All Over " et surtout le formidable et probable hit pour cause de rotation MTV " Corruption ". Un bon gros riff comme ça faisait un bout de temps qu'on en avait pas entendu et un Iggy au meilleur de sa forme (" Everything leads to corruption ". Tu m'étonnes…).

En plus les textes sont vraiment bien écrits, vicieux et introspectifs… Il parle de la vieillesse (" She called me Daddy " : elle m'a appelé papy), du désert affectif (" My life Was a desert before she came in " : ma vie était un désert avant que je ne la rencontre), de sa vie de rock star ('la façade tombe " : le résumé de cet album ?…) Pas franchement le genre de lyrics qu'on attendait de sa part. Il y en a qui passe bien la cinquantaine !!! On ne peut pas en dire autant de tout le monde (cf : le dernier Bowie plutôt bien critiqué qui traîne un peu des genoux)…

Bon allons-y carrément : c'est de la bonne came. Le meilleur Iggy depuis… Pfff… American Caesar ? Non, il est bien mieux (je parle pas de l'avant dernier qui était presque une pochade…). Bon, vous avez compris, si vous aimez l'Iguane, il vous le faut celui-là. Pour les autres, une bon album mais un petit peu à part dans sa discographie. Je recommanderais plutôt pour débuter l'incroyable et inépuisable " The Idiot "…

A écouter :

  • Bowie " Hours " : pour comparer les deux frères ennemis. Amusant de constater que Bowie semblait plutôt bien négocier le tournant des 90's avec des un album expérimental avec Brian Eno (" Outside ") et un album jungle-rock (" Earthling ") qui étaient vraiment intéressants tandis qu'Iggy n'en branlait pas une et sortait un album pour liquider son contrat avec sa maison de disque (" Naughty Little Doggie "). Mais alors , c'est vraiment la déception. En retournant à ses premières amours (chansons folk dans l'esprit et dépouillées), c'est un peu le flan qui retombe. Tout de même, j'ai un peu de mal à imaginer le beau Bowie (oui, comme…) en vieux con. Comme d'habitude, il aura le bénéfice du doute…
  • Les vieux Iggy Pop et en particulier " The Idiot "

Iggy Pop, "Avenue B ", 1999, EMD / Virgin.

 

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