| Tout cela débute par une fanfare de banlieue fanfaronne (" Grace Kelly Blues "). Ensuite, ça
enchaîne dans la même chanson sur une ballade classique à la acoustique. Et puis la fanfare revient… Et puis la ballade acoustique… C'est pas grave, vous êtes dans le dernier Eels…
Et ben, il a changé notre ami. La dernière fois qu'on l'avait vu, il était au plus mal, déprimant sur ses déboires personnels (mère morte, sœur atteinte d'un cancer,
heu...). Mais là, il a clairement la pêche (" I'll be OK "si tu le dis… Enfin, faut gaffe, tu nous a clairement inquiété dernièrement…).
Et allez qu'on groove du popotin ((" The Sound Of Fear "), bon, c'est quand même pas le dernier
Beck, tout en funk, mais c'est clair que ça bouge un peu. Y a juste les paroles qui m'inquiètent un peu (avec le solo de synthé/orgue…) : qu'est-ce que tu veux dire au juste par " le son de la peur " ? Tu ne sais pas 'où s'arrête le bus' ? Hum… Je suis pas sur de te suivre là….
Quoi ? Tu aimes les oiseaux ? (" I Like Birds ") Ben, je veux bien, heureusement que tu fais une superbe chanson sur un
thème comme ça par ce que bon… Heu… Ptêt que tu veux dire aut'chose en fait….
C'est sur cette chanson que tout le monde se calme (" Daisies of the Galaxy "). " I brought some daises, might cheer you up ").
Çà paraît rien comme ça… Mais faut pouvoir l'écrire… Surtout avec de bons violons derrière comme ça… Allez, une superbe chanson qui récolte l'unanimité.
Et derrière que je te balance un " Flyswatter " pas piqué des hannetons. C'est quoi ces chœurs féminins bizarres derrière ? T'aurais pas passé la bande à l'envers des fois ? Y a des bruits étranges….
Piano. " It's a motherfucker, being here without you ". La base des cœurs brisés.
Si cette chanson ne vous détruit pas, vous n'avez pas de cœur (ou alors, je veux le même modèle que le votre…). " It's a Monstertrucker " achève tout le monde et pas la peine d'en dire plus, il suffit de l'écouter (pas d'extrait, dommage… Achetez le disque !).
" Tiger in my Tank " a beau paraître joyeux avec son riff tout en orgue, notre ami Eels est quand même au bord du désastre, c'est lui qui le dit… Ca ne l'empêche pas de faire péter les cuivres. Puisqu'il vous dit
qu"'il ne se sent pas très bien"… Solo de flûte, et allons-y…
La plus belle chanson de l'album pousse sous le nom de " Jeannie's Diary " et son superbe refrain " I Don't want to write the book. I just want to be a page of Jeannie's Diary " ; 'je n'ai pas la prétention d'écrire le livre, je veux juste être une page du journal intime de Jeannie'. C'est pas bien dit, ça ? C'est pas du romantisme ?
Allez, je vous emballe tout ça avec " Wooden Nickels ", l'exact contraire de la chanson précédente et je vous fais un prix. La Pedal Steel souligne le côté ironique et amer de la chanson : 'n'accepte pas de fausses pièces quand tu vends ton âme, quand la fête est finie, tu es tout seul. Tu ne penses pas grand chose de moi maintenant, mais j'ai beaucoup de chose à dire sur toi…'. Ce ne sont pas les violons qui le contrediront….
A ne pas manquer, tout de même, en morceau caché (putain, je ne supporte plus ça…Dites leur d'arrêter, c'était rigolo, il y a cinq ans…) : " Beautiful Day " que vous avez peut-être entendu à la radio avec ses " Huh huh " du refrain, imparable et son break de deux secondes style musique moderne (au sens classique du terme…). Le principal, c'est qu'il fasse beau, pas vrai ?
Que dire de plus si ce n'est qu'on est vraiment content de retrouver
l'anguille au mieux de sa forme. Clairement un beau disque truffé de
belles chansons, à écouter pour la liberté de son auteur et ses paroles 'étranges'. Un auteur à part dont il faut cultiver la singularité au risque de la voir faner et s'enterrer à nouveau sous la chienlit…
A
écouter : 
Eels,
"Daisies of the Galaxy", 2000, UNI / Dream Works Records. |
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