La Discothèque Idéale | ||
PAUL PERSONNE : "Patchwork Électrique" | ||
Je me souviens d’un temps où notre bon Paul
naviguait sur des chemins peu fréquentés, loin du succès public (qu’il
avait pourtant frôlé avec " Comme un étranger "),
probablement en quête d’un crossroad initiatique mais n’ayant déjà
plus besoin d’échanger son âme en échange d’un talent qui
paraissait déjà évident.
Et c’est donc avec surprise qu’on vit débarquer en 1992 un salvateur " Comme à la Maison " révélant un Paul Personne changé, plus sur de lui, ayant troqué sa Strat pour une Gibson et avec des compositions lui assurant de trouver son public. Il poursuit depuis son petit bonhomme de chemin (comme en témoigne ses nombreux témoignages live comme " La Route de la Chance " et" Route 97 "), naviguant maintenant sur des chemins plus éclairés mais restant toujours en marge du mauvais goût et de la compromission de son talent. Avec circonspection, on se permettra alors d’émettre un jugement critique sur un artiste aussi respectueux de son public. Et pourtant critique il y a. Comme une petite impression de redite… Car cet album ne diffère en réalité que peu du précédent, et du précédent et… Jusqu’à remonter à cet album que l’on maintenant séminal qu’était le très réussi " Comme à la Maison ". Pourtant, notre ami Paul semble avoir cherché de nouvelles voies en intégrant de nouvelles influences comme celles des Doors sur " Exit Of Eden " et " Comment ", l’incursion timide et peu convaincante de scrtaches sur " La beauté du Blues " ou encore l’apparition d’un parolier plus surprenant (aux cotés d’un Boris Bergman un peu lassant) en la personne de Hubert Felix Thiefaine (décidément partout en ce moment et dont on se dit à l’écoute que ces deux là partagent décidément un petit air de famille). Alors, on trouvera bien sur en vrac des hits prévisibles (" Aphonie Cérébrale ", une rythmique terriblement funky sur " Cool-rat ", un refrain lourdingue à la Jean-Jacques Goldman (" Ballade pour un idiot ", une chanson plutôt bien nommée, donc…), une superbe ballade (" Bye Bye ") prouvant que notre ami n’a pas besoin de la fée électricité pour laisser s’épancher son feeling, un riff implacable sorti de la cuisse de Jimi (" Bouge d’ici ") avec le solo qui va avec ainsi qu’une bonne imitation de Santana (" On s’en sort "). Il faut aussi parler du fantastique jeu de guitare du Paul qui, délaissant les influences Santana / Almann Brothers des débuts, s’aventure de plus en plus sur la lignée plus funky d’un Albert King et d’un Jimi Hendrix (influence particulièrement évidente lors des concerts). Si l’on reste donc un petit peu sur sa faim, les fans y trouveront bien sur leur compte de somptueux solos. L’important étant que Paul Personne a manifestement réussi à trouver son crossroad sans vendre son âme au démon marketing et ça, ça restera toujours une bonne nouvelle… A écouter :
Paul Personne, "Patchwork Électrique", 2001, Polydor. |
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