La Discothèque Idéale | ||
DAVID BOWIE |
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Le dandy du Rock'n'roll. Considéré par un pompeur et un suiveur de mode par certains, Bowie se distingue justement des produits marketing par sa capacité à trouver la prochaine mode AVANT qu'elle ne devienne mainstream, se trouvant par la même toujours avant-garde. Ses diverses identités (Ziggy Stardust, bien sur mais aussi le Thin White Duke, Aladdin Sane ou le Major Tom) révèlent sa profonde schizophrénie et sa perpétuelle tendance à l'assimilation de nouveaux genres musicaux pour l'intégrer à sa propre substance créative. Sa formidable créativité lui a donné l'occasion de s'entourer des meilleurs musiciens (Mick Ronson, Tony Visconti, Nile Rodgers, Stevie Ray Vaughan, Brian Eno, John Lennon, Pete Townshend, Robert Fripp…), n'hésitant pas à se transformer en producteur, relançant ainsi la carrière de nombreuses âmes perdues (Iggy Pop - " Raw Power ", " The Idiot " et " Lust For life " - ; Lou Reed " Transformer "), non sans arrières pensées diront les mêmes détracteurs.
David Bowie, " Ziggy Stardust & The Spider From Mars ", 1972, EMI. Bowie en star du Rock : préfigurant le Hard Rock, David s'est trouvé en Mick Ronson l'incarnation parfaite du Guitar Hero. Contrepoint parfait de son chant, Mick et sa Gibson enflamme chacune des compositions tout en laissant la vedette au star du show : Bowie himself. L'album conte l'aventure d'un guitar hero que les fans et la gloire vont peu à peu détruire. La chanson " Rock' N'Roll Suicide " deviendra instantanément un classique. 'To be played at maximum volume' comme dit la pochette. David Bowie, " Station To Station ", 1976, EMI. Bowie en star de soul blanche : après sa période star de la poudre blanche (Diamond dogs) et sa période disco blanche (Young Americans), David s'attaque à la Soul tout en explosant ses conventions. La composition " Station to Station ", durant près de 10 minutes, est un collage de plusieurs chansons - réminiscence de l'époque où le jeune Bowie zappait à la radio - introduisant le personnage du Thin White Duke. L'ironie est toujours présente comme le montre son chant à la limite de la parodie dans " Wild is the Wing ". David Bowie, " Heroes ", 1977, EMI. Bowie en star de la techno ambient (ou presque) : il y a vingt ans, David, accompagné par Brian Eno et Robert Fripp, pressentent que la musique de demain sera répétitive et éthérée et pondent une trilogie d'albums dite Berlinoise ( avec Low et Lodger), basée sur des morceaux atmosphériques et des ambiances oppressantes. Une face de chansons déstructurées et une face d'instrumentaux totalement planants auquel il suffirait juste de rajouter un léger beat techno pour avoir des compos parfaites pour une after. On trouve aussi la magnifique chanson titre, utilisée récemment par une grande marque d'informatique pour sa récente campagne de pub internationale. Bowie a toujours su allier les affaires avec sa musique (voir la récente émission d'obligations indexées sur les royalties de ses chanson)… David Bowie, " Scary Monsters ", 1980, EMI.
Bowie en star de la new-wave : De nouveau avec Robert Fripp au mieux de sa forme (mais sans Brian Eno), David nous la joue Funk glacée (" Fashion ") et détruit consciencieusement toutes ses chansons par un accompagnement complètement barré du guitariste dyslexique. Ranimant le Major Tom de " Space Oddity " devenu junkie (une de ses plus grande chanson " Ashes to Ashes "), invitant son idole de jeunesse Pete Townshend (" Because You're Young "), Bowie met de plus en plus de distance entre lui et ses chanson (" Teenage Wildlife ") au risque de la rupture. Cet album ne ressemble à rien de connu et Bowie sent bien qu'il ne pourra plus aller beaucoup plus loin. Trois ans plus tard sort l'album qui va l'entraîner dans une dizaine d'année d'enfer climatisé et de manque d'inspiration (lui permettant tout de même de s'en mettre plein les fouilles) : Let's Dance le bien nommé, résumant ainsi la décennie 80. A écouter :
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