J. J. CALE : Discographie

Ah là, on touche aux perles rares, les artistes qu'on ne recommande qu'aux amis surs… Tout le monde n'est pas capable de comprendre en quoi ce mec est incroyable. Non non, ce n'est pas de l'élitisme, c'est juste de la pure musique…

Ce mec est le fainéant ultime. Le modèle pour nous tous, quoi… Sa musique doit se déguster sur la route de la Nouvelle Orléans, dans un truck dont la clim' ne fonctionne plus, alors que l'on se serre sur le siège du passager pour laisser de la place à la superbe Black que l'on vient de prendre en stop. Par défaut, ça peut toujours le faire chez soi, sur son balcon, alors qu'il fait 32° à l'ombre et que l'on regarde la voisine d'en face prendre sa douche… Ben oui, ses textes sont bourrés de sous entendus à caractères égrillard alors forcément, ça réveille les sens…

J.J. Cale, " Naturally ", 1972, Phonogram.

Allez, ça c'est du disque de chevet… Chaque chanson est une perle de laid-back et de décontraction. Ah non, c'est pas le genre de disque que vous allez écouter le matin pour aller au boulot. Ou alors, il faut accepter d'arriver en retard et de passer la journée à essayer de regarder sous la jupe de la collègue qui est au bureau à gauche de vous. Sa musique est un mélange étonnant de country, de musique cajun et de Blues, totalement indéfinissable et en même temps totalement personnel à l'univers de JJ. Et puis de temps en temps, le JJ s'énerve (enfin, doucement hein… On dépasse pas le 60 bpm environ) et nous sort la Wah-Wah pour impressionner la " Crazy Mama " qui a l'air d'avoir tardé à rentrer à la maison. Le garçon toutefois ne perd pas son sang-froid : il ne chante pas, il susurre. Surtout quand il parle des moments 'entre chien et loup' (" After Midnight " magnifique, repris par Clapton de façon désastreuse et par Eddy Mitchell ( ! !) de façon plutôt honorable).

J.J. Cale, " Troubadour ", 1976, Phonogram.

Le problème est que les albums de JJ Cale se ressemblent tous immanquablement… Donc qu'est-ce que je peux vous dire de plus sur celui-ci ? Non, il ne s'est pas mis à la Techno ou au rap Hardcore… Commencez par celui-ci du dessus. Si vous aimez, et ben vous aimerez celui-là… Je peux vraiment rien ajouter. Si ce n'est que l'on trouve des vrais morceaux de funk music passés en 78 tours (ben oui, sur un rockin-chair, ça peut balancer terrible… Mais c'est pas le top pour danser…). Ah si, quand même on a ici la version originale de " Cocaine " que Clapton nous a bien massacré ainsi qu'un vrai bon blues des familles (" Super Blue " qui porte bien son titre). Enfin, rassurez-vous, quand JJ a le cafard, il ne le montre pas, y a juste la steel guitar derrière lui qui pleure. Lui se la joue stoïque du style 'Depuis que tu t'es barrée / espère pas revenir'. On remarque quand même qu'il est énervé au fait qu'il ne prend même pas de solo !

A écouter :

• Live : Le seul Live à ma connaissance de la discographie du Monsieur. Et rien que pour ça, on l'achète les yeux fermés !
• SlowHand (a.k.a Eric Clapton) qui lui a repris quelques chansons et à qui J.J.Cale doit probablement une parti de sa notorioté.
• Mark Knopfler du Dire Straits qui s'est bien largement inspiré de son style de jeu.